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Nicolas Vanier à la découverte du champagne

"Donne moi des ailes" realisé par Nicolas Vanier

Auteur

Yves
Tesson

Date

02.03.2021

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Chacun connaît Nicolas Vanier pour ses expéditions à travers le grand Nord, sa soif d’aventure, mais aussi ses films magnifiques qui chantent la relation de l’homme à la nature. Le prochain devrait ravir les amoureux des bulles, il se déroulera en Champagne avec un très beau casting : François-Xavier Demaison, Eric Elmosnino, Stéphane de Groodt, Sylvie Testud… Terre de Vins est allé à la rencontre du réalisateur pour en savoir davantage.

Vous allez bientôt tourner un film en Champagne, quel sera le scénario ?
C’est une comédie autour du thème de l’amitié. Une bande de copains de longue date, qui ont la cinquantaine, se retrouvent pour un weekend en Champagne, chez une de leurs très bonnes copines vigneronne, Romane. Le rôle est joué par Elsa Zylberstein. Elle a repris l’exploitation de son père, qui apparaît dans le film et qui lui-même la tenait de son grand-père. Elle modernise l’exploitation : de livreur de raisins, elle devient récoltante-manipulante en choisissant d’élaborer son propre champagne, elle passe aussi au bio…

Comment vous est venue l’idée ?
Je m’intéresse beaucoup à la vigne, j’envisage de produire moi-même du Malbec en Argentine avec un ami, du côté de Bariloche et San Martin de los Andes, le long de la rivière Limay. Ce qui m’interpelle toujours et c’est récurrent dans mes films, c’est le rapport des hommes à la nature et c’est vrai que chez une grande partie de ceux que j’ai rencontrés en Champagne, depuis que je suis en préparation du film, je vois cette espèce de passion, d’attachement qu’ils peuvent avoir à la terre, c’est quelque chose qui me touche de par mon histoire…

Qu’est ce qui spécifiquement en Champagne vous a séduit ?
On y trouve des zones avec du relief, beaucoup de contrastes, de la craie, de la forêt, de la vigne… Ce n’est pas la Beauce ! C’est varié, cela fait de belles perspectives, de belles lignes. L’ensemble est très graphique, surtout au printemps, date prévue du tournage, où il y a tous ces verts très tendres, ces lumières un peu rasantes qui sont magnifiques. Après, ce qui m’a surpris, c’est qu’on s’imagine le champagne comme un produit de luxe avec une certaine automatisation et en réalité on rencontre des personnes avec leurs sécateurs qui avancent pas à pas dans les vignes. Le rapport reste très charnel, authentique, ancré dans la tradition, et j’ai l’impression d’ailleurs qu’on y revient de plus en plus. On a rencontré un vigneron qui travaille avec des chevaux, beaucoup retournent à un système où on laisse pousser l’herbe entre les vignes…

Vous êtes petit-fils d’agriculteur, la problématique de la transmission c’est quelque chose que vous connaissez bien ?
Oui, d’ailleurs j’ai retrouvé en Champagne certains gestes de mon grand-père qui me touchaient beaucoup, comme lorsqu’il prenait la terre entre ses mains pour en respirer l’odeur. Il y a en Champagne ce rapport très fort, parfois presque sensuel, quand je vois certaines personnes caresser les feuilles des vignes… Ce sont tous ces gestes que l’on va essayer de magnifier avec tout le talent des acteurs, des cadreurs, de toute cette équipe qui m’accompagne. Dans mes films, très souvent, la nature, le territoire, deviennent un des personnages principaux, ce sera encore le cas en Champagne comme cela a été le cas dans Belle et Sébastien avec la montagne ou dans l’École buissonnière avec la Sologne.

Vous avez réalisé de nombreux voyages dans des régions nordiques, la Champagne est un des vignobles les plus septentrionaux, est ce que c’est le côté viticulture de l’extrême qui vous a ici séduit ?

Ce qui me plaisait surtout beaucoup, c’est que c’est une région que je ne connaissais pas du tout, dont j’ignorais qu’elle était aussi sympa. Lorsqu’on est parisien (ce que je ne suis pas), et qu’on a envie de passer un weekend, on va à Deauville, on ne pense pas du tout à aller en Champagne alors que c’est à 1 heure 15 en voiture. D’ailleurs, la plupart des techniciens qui m’accompagnent ont découvert avec moi cette région, à mon avis très méconnue. J’ai été vraiment surpris de tout ce qu’elle recèle comme trésors, c’est formidable d’aller passer un weekend en Champagne ! J’espère que le film donnera aux Français l’envie de visiter la région et je me fais fort qu’il soit la fierté de ceux qui y vivent !