Mardi 25 Mars 2025
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30.10.2012
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Éliminé la semaine dernière de l’émission « Masterchef » après avoir atteint une honorable quatrième place, Olivier Zohar a retrouvé son costume de maître de chai du domaine Terre des Chardons, dans le Gard. En attendant d’avoir son propre vignoble…
Quatrième de « Masterchef », à un pied du podium, à trois pas du titre… Il y a de quoi nourrir des regrets à échouer si près du but. Mais lorsqu’on se retourne sur le chemin parcouru, les centaines d’amateurs non sélectionnés, les dizaines de candidats écartés, les longues semaines d’enregistrement, la pression des épreuves, il y a finalement de quoi être plutôt satisfait ! Surtout quand on est un parfait autodidacte de la cuisine comme Olivier Zohar.
Des chais aux plateaux de télé
Maître de chai depuis quatre ans au domaine Terre des Chardons situé dans le Gard, produisant des vins (AOC Costières de Nîmes et Clairette de Bellegarde) en bio et biodynamie, Olivier, 35 ans, s’est lancé sans filet dans l’aventure « Masterchef » : « c’est mon épouse qui m’a inscrit à l’émission. Nous avions regardé les premières saisons et j’étais tenté de me présenter, mais j’étais réticent à l’idée de participer à de la télé-réalité. Beaucoup de copains m’ont encouragé à franchir le pas, j’ai fait les démarches, mais comme j’étais toujours hésitant, ma femme a pris l’initiative de signer et poster mon dossier ! »
Bien lui a pris. Au fil des épreuves, Olivier s’est imposé comme l’un des « chouchous » de cette saison 3, jusqu’à atteindre une quatrième place à laquelle lui-même ne s’attendait pas ! « Sincèrement, je me suis d’abord lancé pour le plaisir et le challenge, par envie de progresser, de mieux me connaître, et pour voir de quoi j’étais capable. Cette quatrième place, c’est magnifique pour un autodidacte comme moi, qui n’avais jamais ouvert un bouquin de cuisine. » Le tournage, qui s’est déroulé entre avril et juillet, a permis à Olivier de progresser à pas de géants dans sa maîtrise des casseroles, et surtout de se forger des souvenirs pour la vie : « les épreuves sous pression, les tournages dans des lieux uniques, les encouragements et les conseils des grands chefs, c’est un souvenir fabuleux, malgré la pression et la fatigue », poursuit-il.
Vignoble et table d’hôtes
Seul bémol pour cet œnophile, qui s’est converti depuis plusieurs années à une viticulture « proche de la nature » : le vin n’a pas droit de cité dans « Masterchef ». « J’ai bien essayé d’en parler, regrette-t-il, mais c’est tabou à la télévision ». Olivier se console en célébrant les accords mets & vins lors des repas qu’il prépare au domaine, pour des clients ou des amis. Et surtout, en mettant à profit son expérience « Masterchef » pour réaliser son rêve : avoir son propre vignoble, avec production de fruits et légumes et activité de table d’hôtes. Très pris par son métier de maître de chai, l’ex-candidat a fait appel aux services d’un agent pour organiser ses autres activités – animations ou démonstrations de cuisine. Une manière de capitaliser sur l’effet télé, en attendant de se lancer enfin à son compte. Dans sa ligne de mire : 2 ou 3 hectares de terres proches d’Avignon, où il projette de planter des vignes et d’installer sa table d’hôtes. Mais il faudra encore patienter…
En attendant, les amateurs sont invités à déguster le « Chardon Marie » 2011 du domaine Terre des Chardons, une nouvelle cuvée 100% syrah (vendue 19 € à la propriété), ou encore la « Clairette de Bellegarde » cuvée Vieilles Vignes 2011 (14 €). Et toujours prompt à mettre en avant le travail d’autres viticulteurs, Olivier Zohar nous donne deux coups de cœur : la cuvée « Sueurs Froides » de Jérôme Jouret dans l’Ardèche, et le Domaine de Scamandre en Costières de Nîmes.
Mathieu DOUMENGE
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