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[Pomerol] La deuxième vie du Bon Pasteur

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

28.10.2022

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En attendant 2023, qui marquera plusieurs anniversaires très symboliques pour la propriété, le château Le Bon Pasteur sera présent le 15 novembre à Paris avec une trentaine d'autres représentants de l'appellation Pomerol. Gros plan sur un domaine qui cultive avec amour son identité pomerolaise.

Difficile de parler de Pomerol sans évoquer le nom de Michel Rolland, et pour cause. C'est ici que le plus célèbre des flying winemakers a grandi, c'est ici qu'il a fait ses classes et fait mûrir son amour du vin. C'est ici, aussi, qu'il a perpétué pendant de longues années la belle aventure du vignoble familial, le château Le Bon Pasteur, dont il a fait son porte-étendard au côté de Fontenil - sa propriété de Fronsac créée au milieu des années 1980 avec son épouse Dany. À la même époque, surfant sur sa notoriété mondiale d'œnologue-consultant à la pointe d'un Bordeaux en plein renouveau, Michel Rolland est l'un des premiers à apporter une touche d'innovation et de modernité dans son cuvier. "Il avait même mis une connexion Minitel entre son laboratoire et le château pour pouvoir surveiller à distance la température des cuves", se souvient Benoît Prévot, qui a commencé comme stagiaire et qui a pris la direction technique du domaine en 1993. Benoît se souvient aussi des premières vinifications intégrales introduites par Michel Rolland dans les années 2000, et poursuivies aujourd'hui.

L'année prochaine, Benoît fêtera donc son trentième anniversaire à la direction technique du Bon Pasteur, propriété d'une quinzaine d'hectares (dont 6,6 en Pomerol, le reste en Lalande-de-Pomerol et en Saint-Émilion) à laquelle il est indéfectiblement attaché. 2023 marquera aussi un autre anniversaire, le dixième du changement de propriétaire, l'homme d'affaire chinois Pan Sutong ayant racheté le château à la famille Rolland en 2013. Pour autant, Michel Rolland ne s'est pas coupé de ses racines, puisqu'il demeure consultant du Bon Pasteur, délivrant toujours ses conseils à Benoît Prévot qu'il a formé. Il y aura donc pas mal d'émotion dans l'air au moment de fêter ces anniversaires, d'autant que Michel Rolland, qui a récemment passé la main à ses associés à la tête du laboratoire qu'il a créé avec Dany, fêtera aussi sa cinquantième vendange. Toute une histoire du vignoble bordelais, en particulier de la rive droite et de Pomerol, dont Le Bon Pasteur est un acteur indéniable. Les amateurs parisiens pourront le confirmer le 15 novembre prochain, dans le cadre de la Grande Dégustation Pomerol qui se déroulera en fin de journée à l’hôtel Intercontinental Paris – Le Grand. Benoît Prévot y présentera deux millésimes, 2019 et 2012, que nous avons pu re-déguster en exclusivité.

2019
Premier nez pimpant, élancé, assez vertical. De la floralité, fleur mauve, fruit rouge bien mûr, baies bleues. On a une touche kirschée qui semble souligner le caractère solaire du millésime, mais on a aussi du fond, du crémeux, une légère touche encre de chine. La bouche est élancée, c’est un sprinter avec du ressort, un vin gainé, qui se tient sur une belle fraicheur et des tannins bien fondus, l’ensemble soutenu par une jolie acidité. C’est assez complet, élancé, vertical, joyeux. Environ 65 €.

2012
C’est un millésime "intermédiaire", qui a su tirer son épingle du jeu sur la rive droite avec de jolis merlots. Couleur encore jeune, sur un grenat intense aux reflets encore sombres. Nez dense, confiture de mûre, réglisse fine, épice douce, paprika et poivre torréfié.  On devine encore de légères notes d’élevage qui sont bien fondues. La matière est droite, tendue, sapide, pas d’un énorme crémeux, encore escortée de tannins ferme à grain fin, mais bien allongée, sur un fruit net et à point, sans une grande sensualité, la finale est gourmande, assez pleine et savoureuse. A l’aération, belle tension, de la tenue, le vin se détend mais garde une jolie allure, bien élancée. Environ 70 €.

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