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[PRIMEURS] Olivier Bernard : cap sur des « prix normaux »

Auteur

Laura
Bernaulte

Date

08.04.2016

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Le président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux et propriétaire du domaine de Chevalier (cru classé de Graves, Pessac-Léognan) ne nie pas la tendance haussière pour ce millésime 2015, mais appelle à éviter les excès.

Une hausse des prix semble se préciser pour ce millésime 2015. Une tendance que confirme Olivier Bernard, tout en tempérant cette annonce : « il faut savoir parler des hausses mais aussi des baisses. Depuis 2010, 2011 a baissé, 2012 et 2013 encore plus. Le millésime 2014 est le meilleur rapport qualité-prix de ces dernières années à Bordeaux. La qualité du 2015 dépasse largement celle du 2014. Il va donc y avoir des hausses sur ce 2015, zéro doute. »

Cette hausse doit-elle légitimement effrayer les consommateurs ? « Pas celui qui connaît les vins de Bordeaux, ou alors il faudrait des prix déraisonnables. » Or, en 2015, « pas de Robert Parker, ni le marché chinois qu’on avait connu sur 2009 et 2010, qui avaient fait surchauffer les campagnes primeurs. Et un certain nombre de signaux concernant les économies en France et en Europe ne sont pas très positifs. La conjoncture est donc favorable pour vendre assez sereinement, à des prix normaux. » Comprenez « des prix auxquels le marché est prêt à payer ce millésime. » Olivier Bernard met d’ores-et-déjà en garde les propriétés contre d’éventuels « excès ». « L’équation est assez simple cette année, affirme-t-il. Le négoce a été fragilisé par des millésimes de pas très grande réputation, qui se sont vendus en petite quantité. Les trésoreries sont tendues. Il n’a pas les moyens de porter un millésime comme 2015. Il va falloir vendre ces vins. S’ils sont mis sur le marché trop chers, le négoce ne les achètera pas. » A l’attention des consommateurs, il rappelle que sur les « 6 000 châteaux bordelais, seuls 300 sont des grands crus. Je ne dis pas que quelques grands crus, peut-être une vingtaine, ne vont pas un peu sortir de leurs gonds en 2015, concède-t-il. Mais les autres seront à des prix normaux. Sans oublier que 5 700 châteaux ne sont pas des grands crus et seront, eux, très dessous des prix de 2009-2010. »