Accueil Roussillon : l’expulsion de vignerons japonais annulée

Roussillon : l’expulsion de vignerons japonais annulée

(photo capture d'écran L'Indépendant)

Auteur

AFP

Date

05.07.2018

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L’expulsion d’un couple de vignerons japonais, installé à Banyuls-sur-mer (Pyrénées-Orientales) et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a été annulée, a-t-on appris auprès de leur avocat.

« L’expulsion a été annulée, on a reçu un récépissé de demande de documents qui leur donne le droit de rester pendant trois mois », a indiqué à l’AFP Me Jean Codognès, de retour d’un rendez-vous à la préfecture des Pyrénées-Orientales avec ses clients.

Le préfet des Pyrénées-Orientales a indiqué jeudi, dans un communiqué, qu’il a décidé « de réexaminer la situation administrative de M. et Mme Shoji » en leur demandant de communiquer de nouveaux « éléments techniques et financiers » sur leur exploitation.

Rie Shoji, 42 ans, et Hirofumi Shoji, 38 ans, sont arrivés en France en 2011 et s’étaient installés à Banyuls-sur-mer en 2016, où ils avaient acheté 3,5 hectares de vignes. Mais en avril, ils avaient été invités à quitter la France, la préfecture estimant que leurs ressources étaient insuffisantes pour obtenir un titre de séjour.

« Le texte régissant le droit de séjour des étrangers en France n’est pas adapté aux exploitants agricoles », affirme Me Codognès. Il a expliqué que pour la préfecture, leur activité de vignerons n’avait pas été jugée viable, car le couple gagnait moins de « 2.000 euros par mois ».

« Ils ont vécu cet épisode comme une grosse blessure », a poursuivi Me Codognès. Il a ajouté qu’ils s’étaient méticuleusement préparés « au métier de vigneron en allant se former dans des domaines prestigieux », notamment dans le Bordelais ou en Bourgogne.

Me Codognès a estimé que la discussion avec le directeur des services de la préfecture, jeudi après-midi, avait été « extrêmement courtoise » : « Il a demandé à mes clients, pourquoi vous aimez le vin et la culture française ? Parce que j’ai travaillé chez Alain Ducasse à Tokyo, a répondu M. Shoji », a relaté l’avocat.

Celui-ci espère une issue favorable à la demande de titres de séjour.