Jeudi 10 Octobre 2024
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24.08.2012
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Les frères Olivier et Roland Gessler, troisième génération sur le Domaine de Joÿ dans le Gers, ont élaboré un vin blanc moelleux (100% gros manseng) en l’honneur de leur père, André.
Une cuvée pour leur père. Roland et Olivier Gessler dédicacent leur vin blanc moelleux à André, le patriarche. 100 % gros manseng, Saint-André est « un équilibre de sucre et de fraîcheur davantage sur le côté aromatique que sur le sucre », décrit Olivier Gessler. « Il a des notes de pêche blanche et d’abricot et se boit sur du foie gras. Les jeunes l’aiment beaucoup en apéritif. »
Les frères Gessler ont voulu rendre hommage à leur père « précurseur », selon Olivier, dans les vins blancs de qualité. « Autrefois, on faisait plutôt du vin en vrac, lui a travaillé l’encépagement. » Son père à lui, le grand-père des frangins, Paul, est arrivé dans le Gers en 1927. Paul vivait en Suisse, aimait la France et avait sympathisé avec des Gersois. Il a eu l’opportunité d’acheter le domaine de Joÿ, alors en polyculture élevage et vignes, comme la majorité des domaines agricoles gascons. André, son fils, soucieux de valoriser le vin, qui se vendait alors en vrac pour des coopératives ou des négociants, a travaillé sur le colombard et le gros manseng, deux cépages typiques de la Gascogne produisant des vins blancs.
140 hectares
Roland et Olivier, arrivés sur le domaine respectivement en 1975 et 1980, décident alors de se spécialiser dans la viticulture, « parce que c’est un métier à part entière ». Il faut développer les volumes et la production. Alors ils plantent du gros manseng, du colombard mais aussi de l’ugni blanc, du sauvignon blanc, du chardonnay, du bacco et de la folle blanche pour l’armagnac. Parti de 20 hectares de vignes, le domaine de Joÿ en compte aujourd’hui 140, dont 90 % sont destinés à produire du vin blanc dont 10 % seront distillés pour devenir, après vieillissement, de l’armagnac.
Dans leurs vignes de Panjas, du côté de Nogaro, les frères Gessler ont choisi l’agriculture raisonnée. « Pour le respect de l’environnement et du consommateur. On travaille le sol mécaniquement, on laisse l’enherbement un rang sur deux pour limiter la vigueur de la vigne. Pour faire les vins que nous voulons produire, nous avons besoin de très belles arrière-saisons. Et nous sommes gâtés car depuis quelque temps nous avons des automnes sympas. »
Au domaine de Joÿ, les vins blancs sont récoltés en octobre puis vinifiés sans ajouts de produits œnologiques ni de produits de conservation. Selon leurs créateurs, ils se caractérisent par « une franchise de goût, un degré alcoolique relativement faible et une acidité totale importante ».
La carte de la modernité
Joÿ, on le voit sur l’étiquette, joue la carte de la modernité pour se démarquer d’un point de vue marketing et s’offre même une bouteille dessinée par Paco Rabanne pour un assemblage de ses armagnacs des deux derniers siècles. De la haute couture ambrée. « Nous avons investi sur le packaging car nous étions peu connus commercialement. Pour cela, il faut un vin de qualité mais également se forger une belle image, enseigne Olivier Gessler. Nous avons beaucoup communiqué sur notre métier et notre conception de la vigne et de l’environnement. »
Chez les Gessler, comme dans de nombreux autres domaines gersois lorsque deux frères ou sœurs reprennent le domaine, l’un travaille aux vignes et au chai, l’autre parcourt le monde pour vendre la production. Au domaine de Joÿ, Roland, l’aîné, gère la partie commerciale tandis qu’Olivier assure le travail de la vigne.
Aujourd’hui, Joÿ produit 1 million de bouteilles commercialisées, à 70 % sur le marché national et à 30 % à l’export. Le domaine du Bas-Armagnac commence à s’implanter en Chine.
Gaëlle Richard. Photo Michel Amat.
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