Accueil SOS EHPAD : une vente aux enchères d’exception

SOS EHPAD : une vente aux enchères d’exception

Auteur

Yves
Tesson

Date

22.04.2020

Partager

La maison Tajan organise, à l’initiative de la journaliste Laurence Benaïm, une vente aux enchères en ligne au profit de SOS EHPAD. Dans ce musée imaginaire où l’amateur de luxe pourra chiner avec délice, des cuvées remarquables cédées par plusieurs grands noms du vin, et notamment du champagne, se révèlent sous une lumière inédite.

Si ces bouteilles ne détonent pas au milieu d’un catalogue où se côtoient pêle-mêle une robe de Pierre Cardin, une gouache de Jean-Philippe Delhomme et un bronze de Charlotte Chesnais, c’est peut-être parce qu’elles n’intéressent pas que par leur contenu. Les flacons qui accueillent ces vins de choix sont eux-mêmes des objets d’art, dignes des plus beaux cabinets de curiosité. La poésie, c’est le mariage du fond et de la forme, et lorsque les deux apparaissent inextricables, on touche au sublime. Ainsi, parmi les lots, deux vins se distinguent. Le premier est la cuvée Belle Époque blanc de blancs 2007 de Perrier-Jouët dont le Jéroboam serti d’anémones en arabesques dans le plus pur style « Art-nouveau » reproduit le modèle conçu par le verrier Émile Gallé pour cette même maison de champagne en 1902. Le style floral du vin ne trahit pas les motifs du flacon : la maison a puisé dans les splendides chardonnays de ses deux parcelles historiques « Bourons Leroy » et « Bourons du Midi » situées sur le terroir de Cramant.

Le second est un Rare Champagne 1998, orné de la tiare dessinée par le joailler Arthus-Bertrand, hommage à la ville des sacres et à la vigne triomphante. Le chef de cave Régis Camus, pour ce magnum signé de sa main et tiré de sa propre cave, a fait le choix d’une année qu’il affectionne particulièrement : « Il y a eu très peu de millésimes en 1998. Les médias prédisaient une consommation très importante à l’occasion des célébrations de l’an 2000, et on préférait conserver les vins pour les Bruts sans année. C’est une cuvée d’une fraîcheur extraordinaire, alors même qu’elle a déjà 22 ans ! Élégante, radieuse même, elle a encore du potentiel et peut vieillir 15 ans de plus… » Et pour découvrir l’art des accords mets-champagnes, la maison a mis à disposition un second lot : un repas gastronomique à la Villa Rare préparé par le chef Benjamin Gilles et une dégustation de trois millésimes.

C’est là l’autre originalité de cette vente aux enchères : outre des pièces recherchées, elle propose aussi des expériences uniques. Acquérir un grand vin, c’est toujours formidable. Mais échanger avec son auteur pour mieux apprendre à l’apprécier, c’est le souvenir de toute une vie ! Un privilège qu’a décidé d’offrir la maison Dom Pérignon en mettant à disposition son nouveau chef de cave, Vincent Chaperon, pour une dégustation exceptionnelle dans le Saint des saints, à l’abbaye d’Hautvillers. L’occasion d’un véritable pèlerinage sur les traces du fameux cellérier (gestionnaire des biens du monastère) qui révolutionna au XVIIe siècle la Champagne en pratiquant les premiers assemblages de crus raisonnés. La précision, fondée sur l’observation fine des terroirs, constitue le grand héritage du moine bénédictin et la marque de fabrique de cette cuvée lancée au beau milieu de la crise des années 1930.

Et pour mieux découvrir ce vin mythique, la maison propose en prime un Jéroboam de la cuvée 2009. Tout un symbole pour cette année 2020 qui a si mal débuté avec le Coronavirus. En effet, le millésime, lui aussi, ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices : un printemps doux et pluvieux, une floraison difficile, la pression du mildiou et un mois de Juillet orageux. Le magnifique ensoleillement du mois d’Août avait tout rattrapé donnant au raisin une belle maturité et un état sanitaire irréprochable ! Il ne faut jamais désespérer de la nature…

On l’aura compris, ceux qui veulent fêter dignement le déconfinement trouveront ici leur bonheur en s’offrant une escapade œnotouristique de haute volée ou une cuvée restée elle-même prisonnière de longues années dans l’obscurité des caves mais dont le vin n’a rien perdu de son impatience. Et en attendant cette heureuse perspective, ils répondront à l’appel de Laurence Benaïm : « Pour le personnel soignant des EPHAD où le virus rôde et frappe encore plus dur, soyez là. Nous vous attendons. Il y a urgence ». Les enchères, ouvertes mardi, seront closes le 27 avril.

Liste exhaustive des lots proposés en suivant ce lien.