Accueil Tutiac lance Tout, une nouvelle gamme qui « parle bordeluche »

Tutiac lance Tout, une nouvelle gamme qui « parle bordeluche »

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

06.10.2020

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L’union coopérative bordelaise lance une nouvelle gamme de sélections parcellaires pour le circuit traditionnel en jouant Tout sur l’humour et des noms de cuvées en bordeluche.

Tutiac, encore Les Vignerons de Tutiac jusque l’an dernier, travaillent depuis deux ans à la refonte de la gamme. Ils avaient dévoilé en 2019 leur nouveau logo, la gabarre tirée par deux hirondelles, et une gamme d’une dizaine de références pour le circuit de la Grande Distribution ; cette année, l’union coopérative (6000 ha, 700 vignerons, 16 appellations), a planché sur une gamme pour le circuit traditionnel, cavistes et restauration avec trois rouges, un blanc et bientôt un rosé. « Nous avons fait un gros travail sur Tout, le nom de la nouvelle gamme, avec les œnologues des sites, le marketing notamment avec l’agence-conseil de David Hairion pour adapter le packaging au marché et refléter le niveau qualitatif de nos vins, détaille Eric Hénaux, directeur de Tutiac. Il s’agissait de revendiquer le terroir bordelais et sa diversité, de miser sur des assemblages de raisins et non de vins, vinifiés avec nos propres levures, et de montrer qu’une coopérative était capable de mettre en œuvre des sélections parcellaires ».

Rugby aidant, l’esprit d’équipe s’est construit autour du directeur technique Jérôme Ossard, de Paul Oui, l’œnologue en chef pour coordonner les vinifications, et en guest star, de Matthieu Cosse, brillant vinificateur à Cahors mais a qui l’on doit également la renaissance vinique du Château La Coste en Provence « Il nous aide à nous remettre en cause, de la vigne au verre, en posant de nouvelles questions, en expérimentant d’autres voies, précise Eric Hénaux. Nous avions déjà des sélections parcellaires avec notre collection Origines et nous collaborons avec 70 châteaux mais nous avons clairement relevé le ni-veau, avec des tailles raisonnés, des ébourgeonnages, effeuillages, des vendanges en vert, des maturités optimales, voire de légères surmaturités pour une identité plus forte du terroir, et une grande richesse aromatique, des vendanges à la fraîche, un tri des raisins, le principe d’une cuve par parcelle, pas de surextraction, des élevages longs jusqu’à 18 mois sans trop de boisé, et des vins non collés et non filtres. Nous voulions des vins gourmands, aromatiques, complexes mais pas tapageurs ».

Décomplexés avec humour

Si Tutiac a privilégié la bouteille bordelaise pour rester ancrer dans son terroir, elle a néanmoins tenté de dépoussiérer l’image. Elle a innové en misant sur des étiquettes faisant le tour de la bouteille et à typographie verticale et sur des noms de cuvées originaux et dé-complexés issus du bordeluche, le patois bordelais « pour parler avec humour à une génération plus jeune et d’abord locale » commente Damien Malejacq, directeur marketing. D’où trois Blaye Côtes-de-Bordeaux rouges 2018 : Anqui, expression fleurie un brin vulgaire et « ponctuation » de fin de phrase, à 85% merlot-15% cabernet sauvignon ; Roupit, rouge-gorge en patois, a 85% merlot-15% petit verdot ; Le Daron (le père) à 85% merlot-15% malbec et un Blaye-Côtes-de-Bordeaux blanc 2019, Adichats (salut) en sauvignon blanc. Pour le printemps prochain suivra un rosé original en merlot-cabernet franc-sauvignon blanc, baptisé Pibale, autre nom de la civelle, l’alevin de l’anguille, spécialité du bassin d’Arcachon. Tutiac mise, pour le lancement, sur 18 à 50 000 cols par cuvée selon la référence ; ils devraient être diffusés d’abord en région et sur l’Ile-de-France, à commencer par les six points de vente girondins et le restaurant bordelais de la coopérative.

Anqui rouge 2018 (10€) : très aromatique sur les fruits noirs, boisé vanillé, rond, tanins discrets, juteux (avec un carpaccio de bœuf, un magret de canard)

Roupit rouge 2018 (12€) : fruits rouges et noirs très mûrs, réglisse, épices, boisé, eucalyptus, moka, note de garrigue, tanins enrobés (avec une lamproie à la bordelaise, une côte de bœuf)

Le Daron rouge 2018 (15€) : boisé, toaste, vanillé, tabac, eucalyptus, cassis (avec un axoa de veau, des cèpes à la bordelaise)

Adichats blanc 2019 (10€) : genêt, agrumes, minéral, grillé, vanillé, brioché, zestes pamplemousse (avec des asperges, un saumon grillé)