Le virus du vin bio vient de passer avec force sur Montpellier pendant les 3 jours du salon Millésime Bio.
Il est toujours intéressant d’arpenter les allées, dressées comme des rangs de vignes, dans un unique hall, bordées par des vignerons limités dans leur effusion marketing. L’association interprofessionnelle des vins biologiques du Languedoc-Roussillon impose une règle démocratique et rigoureuse pour un salon professionnel. Chaque vigneron dispose d’une table identique, drapée d’une nappe blanche, avec uniquement ses bouteilles posées en évidence. Les voici tous sur un même pied d’égalité, avec pour seule expression de leur talent, le vin !Le succès du vin bio se poursuit avec une affluence en hausse de plus de 75 % : le salon avait reçu 1 700 visiteurs en 2009 et près de 3000 cette année. Si le bioptimisme est de rigueur, il apparait aussi très nettement un profond bouillonnement chez les vignerons. La terre tourne sous nos pieds et l’émergence de plusieurs courants d’expression du travail de la vigne se fait de plus en plus ressentir. Il y a les Bio et les non Bio, les pro et les anti, ceux en conversion qui n’y sont pas encore mais qui vont le devenir en 3 ans, ceux qui sont comme les bio mais qui ne s’affichent pas sous le label bio, les indigènes, les sans intrants, les bio plus qui pratiquent la biodynamie, vous expliquent le rôle préventif des préparats, l’importance du couvert végétal, les bio sans soufre et les bio qui soufrent, eux aussi, d’un marché mondialisé, etc…
L’agriculture en générale et la viticulture en particulier semblent secouer d’un côté par de nouvelles pratiques, respectueuses de l’environnement, de l’homme et de ce qu’il consomme, et d’un autre par une forte demande, toujours croissante, pour des produits sains, authentiques, valorisés. C’est une tendance de fond. Et tandis que les rayons bio des supermarchés n’en finissent plus de s’agrandir, les centres villes accueillent de nouveaux bars à vins pour une clientèle qui veut se faire plaisir et se laisser séduire par les sirènes du bio.
Nous y sommes, le vin illustre fort bien l’évolution de notre société et de nos comportements, c’est une boisson de plaisir à forte valeur culturelle, de partage et de transmission d’un savoir comme d’une émotion, à boire avec modération qui participe au bonheur de chacun.