Octobre Rose : l’AOP Languedoc assemble les cœurs et les vins

Dans le cadre d’Octobre Rose, campagne annuelle de sensibilisation au cancer du sein, l’AOP Languedoc a réuni au Mas de Saporta un gala au profit de La Montpellier Reine, une association caritative locale. Un dîner « à l’envers » où l’audace des accords a donné un goût très concret à la solidarité.

Au Mas de Saporta, la salle de 115 convives a d’abord écouté avant de trinquer. Stéphanie Daumas, directrice du syndicat AOP Languedoc, a parlé avec cette émotion légitime qui rend les mots plus vrais : elle a remercié les vignerons « qui nous suivent de A à Z » et salué l’élan collectif d’Octobre Rose (il s’agissait de la 3ᵉ édition du gala). Puis cette image qui a saisi tout le monde : « Nos Wonder Women du quotidien… elles n’ont pas d’épée ni de couronne, mais dans leurs regards une flamme perdure. » Et d’ajouter, comme un appel debout : « Octobre Rose, c’est lever la tête, élever la voix et unir nos forces… faisons résonner ce chant d’espoir qu’aucun mal ne peut briser. » L’hommage, simple et frontal, disait l’essentiel : ici, la solidarité est une force d’assemblage — comme en cave, quand des caractères s’équilibrent pour faire tenir un vin.

Émotion dans les cœurs et dans les assiettes

Sur scène, Barbara Pastre, présidente de La Montpellier Reine (16 ans de mobilisation, notamment via une grande course pédestre), a rappelé l’impact d’un élan devenu collectif : 11 000 participants, 1,15 M€ reversés, des thérapeutes mobilisés gratuitement et même des gardes d’enfants pour permettre les séances de chimio. « Octobre Rose, ce sont des fonds, mais surtout un message : le dépistage. Ma plus grande victoire serait de l’étendre dès 45 ans », a-t-elle lancé, sous une ovation. Elle a également présenté l’exposition « Ce Crabe qui nous pince les miches » : dix femmes, dix photographes, un accrochage né pour briser la solitude et raconter la vie qui ruse avec l’épreuve.

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Gastronomie audacieuse, accords solidaires

Habituée à ses « accords inattendus », l’AOP Languedoc a prolongé l’audace avec un dîner à l’envers signé Clément Gély — un jeu de miroirs en sept temps. On a commencé par un clin d’œil : une madeleine citron–estragon, posée dès l’accueil comme un signe que la soirée marcherait à rebours. Le blanc Les Strates du Clos Constantin (AOP Languedoc) en traçait le fil, net et droit, laissant l’herbe caresser le zeste.

Puis, dans ce dîner à l’envers, le dessert d’ouverture jouait la douceur sur du roc : potimarron et ganache noisette portés par Les Schistes de Borie La Vitarèle (AOP Saint-Chinian) ; la chair gourmande s’accrochait à un relief minéral qui lui donnait de l’élan. Plus loin, le Rossini renversé trouvait un allié inattendu avec le Muscat de Lunel du Domaine Ampelhus en arrondissant la puissance, comme une main posée sur l’épaule. Des alliances parfois déconcertantes, toujours justes : comme la solidarité, elles rassemblent des opposés pour faire naître une évidence. 

Douze vignerons mobilisés autour d’un calendrier solidaire

La soirée tissait d’autres gestes avec douze vignerons mobilisés, photographiés par Jordan Couche pour un calendrier solidaire “Unis par la vigne, unis pour la vie”. « On parle souvent de terroir ; le nôtre, c’est aussi l’humain, glissait Mateo Jesus du Domaine de Bancel à Carnas. Si nos bouteilles peuvent faire levier pour la prévention et l’accompagnement, soyons-en fiers ! » Dans le même esprit, la générosité débordait de la table vers la scène : fresque en direct de Miadana, des goodies signés Maison Janika, le tout porté par les douces mélodies à cordes du Quatuor en Cévennes et un service précis de Croque-Gourmet.

En clôture, la directrice de l’AOP Languedoc n’oubliait pas de glisser un mot pour les Corbières, touchées récemment par un gigantesque incendie : « Ici, la convivialité n’est pas un mot creux, c’est une façon de tenir ensemble ». Le Languedoc, rappelait-on, « ça se déguste et ça se vit » — avec modération, et avec cœur. Tous les bénéfices de cette soirée iront évidemment à La Montpellier Reine.