Accueil UV et musicothérapie dans les vignes : Robert & Marcel en mode start-up

Auteur

Julie
Reux

Date

30.06.2020

Partager

Les technologies innovantes de la musicothérapie et des UV sont testées cette année dans les vignes de Robert & Marcel, la cave coop de Saumur-Champigny. L’expérience est pilotée par deux start-ups, une collaboration aussi innovante que les techniques utilisées.

« Ces start-ups ont besoin d’un terrain de jeu pour tester leurs solutions… et nous, nous avons besoin de solutions et d’innovation », expose d’emblée Léa Martinat, ingénieur viti-œno pour Robert & Marcel. Cette cave coopérative, une des plus importantes de Loire, est basée à Saumur-Champigny, et a remporté cette année un prix dans le cadre des Trophées de l’Œnotourisme, pour son circuit « La Cave aux Sensations »
Mais cette fois, c’est sur le front « culture de la vigne » que la coopé innove. Les start-ups Genodics et UV Boosting proposent toutes les deux des alternatives « mécaniques » aux phytosanitaires pour protéger la vigne. Genodics développe un système de musicothérapie contre l’Esca (dégénérescence de la vigne) : des fréquences sonores appliquées trois fois par jour pendant 10 minutes, pour stimuler les défenses naturelles des ceps.
Quant à UV Boosting, elle propose une technologie qui projette des flash UV-C qui doivent stimuler les mécanismes de défense de la vigne en limitant les dégâts causés par les bio-agresseursé, notamment le mildiou et l’oïdium. L’engin est testé sur des parcelles de chardonnay, chenin et cabernet franc.

« Avec les start-ups, il faut être beaucoup plus flexible. »

Ces expérimentations ont démarré au début de la saison 2020, et devraient se poursuivre encore plusieurs mois. Les résultats permettront de déterminer si les procédés doivent être étendus à d’autres parcelles.
Mais quel que soit le résultat, cette collaboration est une grande première pour la cave et ses 200 vignerons. Les coopérateurs de Robert & Marcel ont l’habitude des protocoles de test, mais plutôt dans les cadres très stricts de protocoles de l’INRA, par exemple, « très efficaces, mais aussi très lourds ». « Cette fois, c’est complètement différent de la R&D institutionnelle », détaille Léa Martinat, recrutée spécialement pour développer ces partenariats et rester en veille sur l’innovation viticole. « On a mis au point un protocole d’essai, on fait chacun nos relevés de notre côté, et à la fin on compare. Tout est très transparent, avec bien sûr des contrats, ne serait-ce que pour les assurances. Il a fallu tout inventer ! Avec les start-ups, il faut être beaucoup plus flexible. » Un changement cultural, donc… et culturel !