Samedi 2 Novembre 2024
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21.07.2021
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Lors d’une conférence de presse ce mercredi, le président de l’Union des Maisons de Champagne, Jean-Marie Barillère, et le président du Syndicat Général des Vignerons, Maxime Toubart, ont annoncé que le rendement de l’appellation serait fixé cette année à 10.000 kilos. Une décision motivée par la belle reprise des expéditions observée au cours du premier semestre 2021.
L’année dernière, la fixation du rendement à 7000 kilos (relevé finalement à 8400 kilos) avait suscité quelques tensions au sein de la profession. Après un premier échec des négociations au mois de Juillet, l’accord avait été obtenu au dernier moment au mois d’août, alors que débutaient déjà les vendanges. Cette année le coronavirus est toujours aussi présent, mais la Champagne reprend des couleurs. Le président de l’Union des Maisons de Champagne, Jean-Marie Barillère et celui du Syndicat général des vignerons, Maxime Toubart, se sont donc entendus sur un rendement de 10.000 kilos/ha renouant avec les volumes que connaissait l’appellation avant l’épidémie.
« Peu d’entre nous auraient mis un billet sur ce qui s’est réellement passé » confie Maxime Toubart. Les six premiers mois ont en effet été marqués par une hausse de 50% des expéditions par rapport à la même période en 2020. A l’export, la Champagne enregistre même un record historique, dépassant de 14% celui du premier semestre de l’année 2018. Ce sont d’abord les pays anglo-saxons (la Grande Bretagne, les Etats-Unis, l’Australie), et les marchés européens comme l’Allemagne et l’Italie qui ont porté ce dynamisme. La France se trouve encore en retrait sur ce premier semestre même si le mois de juin a été excellent.
Les Champenois confiants dans l’avenir, malgré la quatrième vague
Quant à l’avenir, malgré la quatrième vague de Covid-19 qui se profile, les Champenois se disent moins inquiets que l’année dernière. « La troisième vague n’a entraîné aucune diminution des expéditions de champagne. On a appris les uns et les autres à vivre avec la pandémie. Les gens ne sortaient pas faire la fête, mais faisaient la fête chez eux. Nous avons donc assisté à une augmentation de la consommation de champagne dans les pays où il existe un savoir-vivre à la maison. Ce qui n’est pas le cas de l’Asie, où les gens font la fête à l’extérieur parce que les appartements sont petits. Je pense que cela va perdurer. On n’oublie pas non plus que l’ensemble des économies européennes et américaines sont sous perfusion financière notoire. On entend parler des bas de laines d’épargne colossaux des Français parce qu’ils ne peuvent pas dépenser, les magasins étant fermés. La plupart des gens se retrouvent aujourd’hui avec des situations de trésorerie qui leur permettent de se faire plaisir chez eux. On en a bénéficié et on continue à en bénéficier. Je pense qu’on ne sera pas loin d’une année record en chiffre d’affaires en Champagne en 2021, ce qui était inespéré » indique Jean-Marie Barillère.
En réalité, la véritable question est surtout celle de la qualité et des quantités qui pourront être vendangées après des semaines de pluie qui ont causé l’une des plus violentes attaques de mildiou jamais connue en Champagne. Aujourd’hui, il est encore trop tôt pour dresser un bilan, même si on sait que des régions comme le Sézannais et la Côte des Blancs ont été davantage préservées. L’utilisation de la réserve qualitative (chaque vigneron peut y recourir s’il n’a pas assez de raisin pour atteindre le rendement fixé) devrait permettre de compenser les pertes éventuelles, mais pas partout. « La moyenne de la réserve individuelle qualitative se situe autour de 7600 kilos. Malheureusement, des vignerons vendangeront entre zéro et deux-mille kilos dans les zones les plus gelées ou arrosées. Certains d’entre eux se posent même la question de savoir s’ils vont vendanger. Ces gens-là ne seront qu’à 7600 kilos, s’ils ont 7600 kilos de réserve individuelle. » Globalement cependant, la région qui possède plus de trois ans de stock de champagne dans ses caves pourra sans peine continuer à approvisionner le marché. Les vendanges devraient débuter la deuxième semaine de septembre. Elles seront sans doute très étalées compte tenu de l’hétérogénéité des maturités.
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