Vendanges à Cognac : un œil sur la météo

La récolte 2020 a commencé dans la zone d’appellation du cognac avec quelques jours d’avance par rapport aux années précédentes. Les prochaines journées annoncent des conditions agréables, avec la seule crainte que cette chaleur n’engage des foyers de pourriture.

Des indices ne trompent pas lorsque l’on se promène dans la campagne charentaise où l’on opère les derniers réglages sur les imposantes machines jaunes ou bleues. Les vendanges approchent et comme souvent la maison Rémy Martin a lancé les hostilités sur son vignoble en ce début de semaine. Dans la foulée, les viticulteurs trépignent d’autant que les fortes chaleurs que la météo impose tendent à accélérer des foyers de pourriture dans le vignoble. Après la forte pression du mildiou durant toute la saison estivale et la sécheresse qui a provoqué des brûlures, c’est la crainte majeure. « On a commencé ce matin la récolte des cépages pour le pineau, le montils, le merlot ou le cabernet et on attaque l’ugni blanc la semaine prochaine pour le cognac, les prélèvements donnent du 9 degrés ce qui est normal, on y verra un peu plus clair dans quelques jours ; on pense que les phénomènes de brûlures vont réduire les volumes de 10 à 15% », explique Jean-Baptiste Delannoy, viticulteur sur Brie-Sous-Archiac, en Petite Champagne. « Il fait très beau voire trop beau, la seule crainte est le développement de foyers de pourriture, il faut être vigilant », ajoute Océane Chaubenit qui travaille sur une propriété à Jonzac.

Du côté de chez Courvoisier, la maison de négoce qui trône à Jarnac-Charente, on suit les viticulteurs partenaires de très près. « Certains de nos viticulteurs hésitent encore car des pluies étaient annoncées et cela pouvait apporter du volume mais il y a la chaleur donc ça s’accélère, globalement le cœur des vendanges est pour la semaine prochaine », souligne Julie Fouassier, conseillère technique vins et eaux-de-vie. A l’ouest, sur le versant du vignoble cognaçais qui caresse l’estuaire, les vendanges ont aussi commencé et le premier constat est très positif. Du côté de Saint-Dizant-du-Gua, la vie est belle. « On a débuté mardi, on prend notre temps car la météo est magnifique et la qualité est superbe, les rendements sont bons, ici c’est l’opposé du coronavirus, tout est beau, il n’y a pas de pourriture, même nos folles blanches, un cépage capricieux, sont superbes », s’enthousiasme Christian Thomas, le propriétaire du Château de Beaulon.

Avec les fortes chaleurs qui sont encore annoncées pour les quelques jours à venir, les cuves thermo-régulées vont être les bienvenues pour contrôler les premières vinifications. A suivre.