Accueil Vendanges dans les Graves : « vivement la pluie ! »

Vendanges dans les Graves : « vivement la pluie ! »

Au Château Haut-Selve, une récolte "hyper saine". (Photo Paul-Michaël Borgne)

Auteur

Audrey
Marret

Date

17.09.2020

Partager

Dans le Bordelais, les vendanges des cépages rouges ont majoritairement commencé avant le 15 septembre dans l’appellation des Graves. Alors que les volumes sont en baisse, la pluie est attendue avec impatience.

Premiers jours de vendanges en rouge dans les Graves et déjà le millésime 2020 affirme un trait de son caractère : les volumes s’annoncent peu élevés, confirme Mayeul L’Huillier. La baisse s’explique par les aléas climatiques subis par l’appellation : du gel en mars plus cinq épisodes de grêle en mai et août. « Hallucinant ! », se désole encore le directeur du syndicat viticole des Graves. Couvrant 3500 hectares au nord de Bordeaux, les Graves, lors de cette année terrible, ont notamment essuyé trois orages de grêle les 11, 12 et 15 août.

Et comme si cela ne suffisait pas, la sécheresse marque cette fin d’été. Pour les vins rouges, l’appellation attend globalement un rendement très en retrait par rapport au millésime 2019 (déjà moyen avec 47 hectolitres par hectare) et prévoit « un peu mieux » les vins blancs : autour de 41 hectolitres par hectare, comme l’année dernière.

« Profil prometteur »

Au Château Haut-Selve, les rendements pour les blancs seront plutôt autour de 25 hectolitres par hectare, estime Arnaud Lesgourgues. « Mais en termes de qualité, nous avons des jus au profil aromatique très prometteur, poire et fleurs blanches, avec une jolie longueur et de la fraîcheur, même s’il y a moins de tension que l’année dernière. »
Créé par la famille Lesgourgues en 1993 à Saint-Selve, le domaine a attaqué les vendanges dans une de ses parcelles de merlot en début de semaine. « Les raisins sont hyper sains, se réjouit Arnaud Lesgourgues lors d’une pause dans le chai. Nous avons sorti la table de tri, mais il n’y a pas grand-chose à trier ! » Côté maturité, « les baies ne sont pas très grosses mais elles sont très parfumées. Même avec des degrés d’alcool un peu en-dessous de 14, il y a de l’équilibre et de la fraîcheur. Nous ne sommes pas du tout dans la surmaturité. »

Dans l’ensemble, les merlots flirtent plutôt avec des degrés d’alcool assez forts, autour et au-dessus de 14 degrés. Mais selon les assemblages, l’équilibre final se jouera avec le cabernet sauvignon, rappelle Mayeul L’Huillier. Et pour ce cépage, la décision de vendange s’annonce compliquée : espérant des baies moins concentrées et avec plus de jus, les domaines attendent une pluie qui se fait désirer.
« Nous allons nous arrêter pendant deux jours et nous allons reprendre les vendanges à partir de lundi prochain, le 21 septembre, confirme Arnaud Lesgourgues. Nous avons commencé par les parcelles les plus précoces, et au regard de l’état sanitaire, il n’y a aucune urgence pour les autres. Nous aurions bien aimé qu’il pleuve un peu dans la semaine, comme c’était annoncé. » Le ciel pourrait se montrer clément : les prévisions annoncent des précipitations à partir de ce week-end du 19 septembre.