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[Wine Paris] Un bouquet de projets pour Cairanne

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

11.02.2020

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Le 17ème cru des Côtes-du-Rhône, en vallée du Rhône méridionale, présidé désormais par Laurent Brusset, affiche de nombreux projets pour 2020.

En complément d’un cahier des charges déjà drastique, Cairanne, 17ème cru des Côtes-du-Rhône depuis 2016, vient d’adopter une bouteille syndicale gravée avec blason en relief. « Avec un fond également gravé Cairanne, l’idée est qu’elle soit facilement identifiable sur les rayons des cavistes, précise Dénis Alary, vigneron du domaine éponyme et président pendant 28 ans avant de passer la main fin 2019 à Laurent Brusset. Pour la première année sur le millésime 2019, 50 a 60% des opérateurs – une soixantaine dont 40 caves particulières – pourraient l’adopter ». L’objectif de l’AOP est également de proposer d’ici six mois une charte paysagère, actuellement en réflexion, pour restaurer les cabanons du vignoble, replanter des haies…. L’appellation interdit déjà le désherbage total, oblige les vendanges manuelles avec tri obligatoire, et œuvre pour le maintien du fort pourcentage de vieilles vignes en coteaux. « En préservant les paysages de coteaux et de talus, nous participons aussi à la biodiversité, souligne Denis Alary. Mais nous voulons également empêcher les vignerons d’arracher les vieilles souches taillées en gobelet qui soufrent moins de la sécheresse et des problèmes sanitaires, et brûlent moins en cas de canicule ».

Également dans le cahier des charges, une dose de SO2 a minima, calquée sur les normes bios (100 g/hl pour les rouges, 120 pour les blancs et les rosés) car « lorsque l’on est dans l’excellence pour la qualité des raisins, on n’en a pas besoin, affirme Dénis Alary. C’est d’autant plus facile à défendre que cette règle préserve le fruité des vins – à majorité grenache, et bien sûr la santé publique ». L’appellation affiche d’ailleurs une forte proportion de vignerons en bio ou en conversion (26%), un chiffre qui monte à 35 % avec ceux engagés dans une démarche environnementale certifiée comme la HVE.

Une nouvelle commission Jeunes

Cairanne se révèle un cru particulièrement dynamique avec des bouteilles valorisées en moyenne entre 9 et 12€ pour une production d’environ 17 000 hl, équivalant à 2,3 millions de bouteilles pour un chiffre d’affaires avoisinant les 11 millions d’euros. Preuve en est les 45% expédiés à l’export, « davantage que les autres crus rhodaniens, précise Jean-Marie Amadieu, producteur négociant. Les bouteilles partent principalement en Grande-Bretagne, en Suisse, en Belgique et aux Etats-Unis, en belle progression ces dernières années. Le négoce était déjà performant avant le passage en cru, en particulier le négoce régional, mais il est passé en trois ans de 7-8 opérateurs à plus d’une vingtaine : cela prouve qu’ils y croient ».

De nombreux jeunes reprennent également l’entreprise familiale. Ils viennent de créer une commission Jeunes présidée par Alexandra Berthet-Rayne et regroupant une quinzaine de vignerons dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 25 ans. « Nous nous réunissant une ou deux fois par mois pour échanger des idées et travailler sur un événement original prévu en 2021 » ajoute la jeune présidente.
L’appellation a également engagé un travail de cartographie des terroirs avec l’œnogéologue rhodanien Georges Truc qui devrait rendre sa copie à la fin de l’année.

Plusieurs domaines hall 6 allée P. Au total, sur Wine Paris, une vingtaine d’opérateurs sur l’appellation.