Quel vin avec des lasagnes ?

Puisqu’il est beaucoup question de lasagnes dans l’actualité, et parce que malgré certaines dérives de l’industrie agro-alimentaire, ce plat (lorsqu’il est fait « maison » avec des produits sains et appropriés) demeure l’un des piliers de la cuisine italienne, voici quelques idées d’accords « lasagnes et vins ».

Le scandale des lasagnes surgelées à base de viande de cheval, qui a éclaté ce week-end dans toute l’Europe, ne devrait pas nous faire oublier qu’avant d’être un plat galvaudé par l’industrie agro-alimentaire, les lasagnes bolognaises sont un pilier de la cuisine italienne. Cette recette savoureuse et conviviale, pas si compliquée à préparer chez soi lorsqu’on a de bons ingrédients frais et sains, mérite mieux qu’un aller-retour express au micro-ondes ! Elle mérite, surtout, d’être dignement accompagnée, de quelques solides flacons aptes à soutenir sa matière franche (viande de bœuf hachée, sauce béchamel) et ses saveurs méditerranéennes (huile d’olive, parmesan, coulis de tomates, herbes aromatiques). Si le choix d’un vin italien apparaît comme la première évidence (voir ici notre rencontre avec Vito Catania, auteur du « meilleur vin d’Italie » en 2012), nous pouvons aussi trouver, dans nos terroirs du Sud, quelques pépites qui se marieront parfaitement avec des lasagnes.

Vacqueyras
Domaine des Amouriers – Les Genestes 2008 – 12 €
Un domaine mené à quatre mains par Igor Chudzikiewicz et son œnologue Patrick Gras. Motivés par le « bio », ils ont engagé la vingtaine d’hectares de l’exploitation en agriculture biologique. Ensemble, ils signent des vins cousus de fruits, gras, amples et charnus. Les Genestes, une sélection des terroirs les plus tardifs, est une cuvée complexe, avec des accents d’épices, de la mâche et de la longueur pour défier le temps. (Sélectionné dans « Terre de Vins » n°12).

Minervois
Le Clos des Jarres – Abrensis 2010 – 7, 10 €
Vivien Hemelsdael n’a pas le patronyme languedocien mais ses parents ont fait souche à Caune Minervois et porté leurs raisins à la coopérative des années durant. Le rejeton fait cavalier seul sur moins de dix hectares et réussi un coup de maître dès son premier vin. Du caractère terroir, du fruit, de la tension, de la profondeur, Abrensis 2010, en conversion AB, rassemble grenache, syrah et Carignan issus de terrasses quaternaires truffées de galets roulés, un tiers de la cuvée est élevée en fut. C’est une merveille gourmande fusionnant zan et groseille, le nez explose de raisins bien mûrs, il est irrésistible. Le palais absolument fluide, aux tanins fins et serrés confirme la promesse du nez : un vrai vin, juteux et concentré mais surtout un moment de plaisir. (Sélectionné dans « Terre de Vins » n°17).

Saint-Chinian
Domaine Borie La Vitarèle – Les Schistes 2010 – 13 €
Ce domaine de 18 hectares est cultivé en biodynamie depuis 1998, et entouré de zones boisées. Il a vu le jour en 1990, sous l’élan de Cathy et Jean-François Izarn, qui l’ont porté au sommet de l’appellation Saint-Chinian. Chaque terroir est bien identifié et donne lieu à une cuvée parcellaire, comme ces Schistes (50% grenache, 50% syrah). Un vin plein et gourmand avec des tanins élégants, des saveurs complexes où pointent des nuances épicées. L’ensemble est chaleureux, souple et encore sur la réserve aujourd’hui. A attendre et carafer. (Sélectionné dans « Terre de Vins » n°16).

Côtes-de-Provence
Domaine de Gavoty – Clarendon rouge 2007 – 13 €
La cuvée Clarendon, qui porte le nom du pseudonyme du critique musical du Figaro, Bernard Gavoty, signe les vins les plus aboutis de ce domaine exemplaire. Bel équilibre pour cette cuvée aux tanins veloutés et longs, marquée par une concentration juste, sur fond de romarin et de fruits noirs. (Sélectionné dans « Terre de Vins » n°15).

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