Accueil Dégustation [Primeurs 2019] Nos coups de cœur en Saint-Estèphe et Pauillac

Auteur

La
rédaction

Date

29.06.2020

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Terre de vins n°65 est arrivé dans les kiosques et avec lui son grand dossier Primeurs 2019 et ses 390 vins notés et commentés. Parmi eux, 30 coups de cœur qui ont tapé dans le palais de nos dégustateurs et que nous égrainons sur terredevins.com tout au long du mois de juillet. Pour commencer, direction la rive gauche, avec Saint-Estèphe et Pauillac.

Château Le Crock
Saint-Estèphe – Cru Bourgeois Exceptionnel
94
Depuis 2018, c’est Sara Lecompte Cuvelier qui dirige ce magnifique château, dans le giron familial depuis 1903. Ce Cru Bourgeois, devenu exceptionnel en 2020, propose beaucoup de fraîcheur et de distinction au nez, sur des notes mentholées et compotées. Le vin s’exprime avec une certaine densité, servie par une trame tannique serrée. Un vin plutôt solide tout en conservant une force civilisée. La mâche réglissée est là, tout le long. Un vin travaillé, à la forte personnalité, mais avec de la distinction. Un équilibre parfaitement réussi.

Château Lilian Ladouys
Saint-Estèphe – Cru Bourgeois Exceptionnel
94
La Famille Lorenzetti a bien eu raison d’acheter en 2008 cette « belle endormie » et de valoriser le savoir-faire de la maison. Ce 2019 révèle une fois encore tout le potentiel de ce château. Le nez offre de discrets parfums de fruits noirs surmûris. L’attaque est franche et se poursuit par une bouche pleine, ample, déjà charmeuse et portée par une jolie trame. L’extraction est parfaitement maîtrisée, délivrant des tanins ronds à grains moyens. L’ensemble est voluptueux et élégant mais non dénué de corps. Apte à boire dans quelques années ou à conserver. On en redemande.

Château Cos d’Estournel
Saint-Estèphe – 2ème GCC 1855
99
Si le responsable du domaine, Dominique Arangoits, confie « on a eu peur toute l’année, 19 arrive après un 18 excellent », il a su très tôt que le terroir et la chance d’une météo opportune (les vignes ont eu besoin d’eau trois fois et il a plu trois fois, suffisamment) reproduisaient une combinaison d’excellence. De fait, ce millésime devrait entrer dans l’histoire de Cos avec son bouquet fin et profond où se relaient les effluves nobles de cuir, fruits noirs et grain de café, où la matière corsetée déroule un fil soyeux et minéral. L’ensemble, très fin, très élégant, est construit sur une concentration maîtrisée, amenée jusqu’au point d’équilibre.

Château Clerc Milon
Pauillac – 5ème GCC 1855
95-96
Impressionnante réussite sur le second comme le premier vin. Un nez pur de pivoine violine, un habit noir, une attaque suave puis un palais lui aussi floral porté par une architecture en dentelle, soit des tanins à grain très fin. Si les 72% de cabernet sauvignon lui donnent profondeur et structure, les 22% de merlot, très aboutis, très expressifs, lui confèrent un fruité savoureux et une rondeur de rêve. L’équipe des vignobles Rothschild pense que c’est la plus belle surprise de la maison, nous approuvons sans réserve.

Château Mouton Rothschild
Pauillac – 1er GCC 1855
98-99
Véritablement époustouflant. Bien sûr une robe d’étoffe noire, un nez subtil de cassis écrasé, de baies de sureau, de marmelade d’orange amère, puis de roses rouges et de poudre de riz. L’attaque est tendue, la matière somptueuse, entre velours et soie. Au bouquet, on trouve aussi une sensation séveuse (90% de cabernets sauvignon, d’anthologie sur ce millésime). On apprécie l’extrême finesse des tanins, la finale apportant encore d’autres arômes, légèrement balsamiques. La classe absolue.

Une sélection de Sylvie Tonnaire.