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Audrey Lauret, vent de fraîcheur à Pindefleurs

Auteur

La
rédaction

Date

07.06.2014

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La jeune génération des vignerons de Bordeaux est montée à Lille ce week-end, à l’occasion de Lille Tasting. Audrey Lauret, qui a repris les rênes du château Pindefleurs (Saint-Emilion) à 23 ans, en fait partie. Premier objectif : rompre les codes.

« J’ai repris la propriété de ma mère en 2009. C’était une évidence depuis que je suis toute petite », confie Audrey Lauret, jeune propriétaire du château Pindefleurs, Saint-Emilion grand cru. A la tête de 17 hectares, composés à 90 % de merlot (le reste en cabernet franc), Audrey Lauret incarne la jeune génération saint-émilionaise, désireuse de faire changer la vision bordelaise « coincée et fermée », selon ses termes. « J’habite à Bordeaux et j’adore sortir. J’ai repris la propriété, j’avais 23 ans. C’est jeune certes, mais c’était une évidence pour moi : je voulais passer ma vie dans une cave à faire du vin ».

Une vision familiale forte, mais avec des prises de décision en rupture avec les façons de faire de la génération précédente. « Je boise de moins en moins les vins. En fonction du millésime bien sûr, mais la part de bois neuf continuera à diminuer. Nous ne sommes plus dans les années 1980, la mode Parker est passée, je veux revenir à des vins qui me plaisent, fruités, soyeux ». Et ouverte sur les autres vignobles, de France mais aussi d’ailleurs. « On a fait récemment un petit trip dans le Jura. C’était génial. Si je pouvais, ce que j’adorerais faire c’est des blancs. Mais pas du sauvignon », sourit-elle.

Avec d’autres jeunes propriétaires, ils ont monté une association « Arômes jeunesse ». « C’est avant tout l’initiative d’une bande de copains. On commence juste à organiser des soirées à Bordeaux, chez des cavistes ou restaurateurs qui ont notre âge, et qui ont pour but de démocratiser les vins », explique Paul-Arthur Bardet, des vignobles Bardet à Saint-Emilion.

Communicant grâce aux réseaux sociaux, ces jeunes propriétaires veulent faire de ces soirées, une ouverture pour tous. « On ne veut surtout pas se prendre la tête. Les gens qui arrivent en disant qu’ils n’y connaissent rien, on les met à l’aise en leur disant : tu sais si tu aimes ou tu aimes pas. C’est le principal », exprime librement le jeune propriétaire. Investis dans l’interprofession pour communiquer autrement, à la pointe de la technologie viticole, et ayant voyagé à travers le monde « pour aller voir ce qui se passe ailleurs qu’à Bordeaux » avant de reprendre leur propriétés familiales, ces jeunes pousses bordelaises ont le pouvoir d’écrire une nouvelle page de l’histoire des vins de la rive droite bordelaise.

Laure Goy