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Bourgogne : la mosaïque de terroirs de la Côte Chalonnaise

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

18.10.2017

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Moins connue que ses voisines plus septentrionales, la côte chalonnaise n’en est pas moins un reflet intéressant de la diversité bourguignonne. Le tout sans se ruiner.

Évoquer la Bourgogne, c’est immédiatement avoir en tête les grands crus de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune. Romanée-Conti, Musigny, Corton, Montrachet sont autant de noms magiques qui font rêver la planète entière. Avec un écueil : leur rareté en fait des produits désormais inaccessibles au commun des mortels au regard des prix stratosphériques. Quelques dizaines de kilomètres plus au sud se trouve une région passionnante qui évoque elle aussi la splendeur du terroir bourguignon. Il s’agit de la Côte chalonnaise qui attire de plus en plus l’attention. Il faut dire que ses atours sont éminemment enviables. De Rully à Bouzeron en passant par Montagny ou Givry, les sols sont ici aussi d’une grande variété, donnant naissance à une multitude de styles de vins. Ici aussi, le changement du sol à quelques mètres près contribue à forger l’identité des cuvées. Le calcaire très blanc d’où provient le Montagny 1er cru « le vieux château » 2016 (17 €) du domaine Laurent Cognard lui confère ainsi un nez citronné profond, une bouche fluide et une finale légèrement iodée. Tandis que le Montagny 1er cru « les Bassets » 2016 (17 €) du même domaine, né sur davantage d’argile à mi-coteau exprime davantage de richesse aromatique tout en fruit. Une opulence qui fait écho à celle du Rully 1er cru blanc Monopole « Clos Saint Jacques » 2016 (20,80 €) du domaine de la folie, lui aussi issu d’un terrain argilo-calcaire plutôt argileux.

Des cuvées exceptionnelles

La typicité des sols conduit parfois à un encépagement différent, à l’instar du domaine de Villaine à Bouzeron. Les hauts de coteaux composés de sols marno-calcaires sont tout indiqués pour exprimer de la meilleure des manières le cépage aligoté. L’exubérance fruitée dans la jeunesse du vin (c’est le cas du Bouzeron 2016 du domaine – 16€) laisse place sans fard, quelques années plus tard, à la colonne vertébrale du vin imprimée par le terroir. Le Bouzeron 2014 s’avère ainsi particulièrement minéral, tendu, vibrant. Et puis, quelques mètres plus bas à mi-coteau, le sol se fait plus argilo-calcaire et s’unit alors de meilleure manière avec le chardonnay ou le pinot noir. Le Bourgogne Côte chalonnaise blanc les Clous 2016 (16€) livre alors une partition impressionnante avec un milieu de bouche d’une rare expressivité. Le tout avec un potentiel de vieillissement admirable. La même cuvée dégustée sur le millésime 2006 séduit notamment par son extrême fraîcheur qui la ferait passer pour une enfant… Un grand vin, tout comme le Givry rouge 1er cru Clos jus 2016 (19€) du domaine Mouton dont les terres rouges très calcaires sont à l’origine d’un vin profond doté d’une grande matière. Un calcaire légèrement différent de celui du 1er cru les Grands Prétans 2016 (19€) qui offre, de son côté, une expression superbe du pinot noir rappelant les beaux crus de la Côte de Nuits. Le 2016 est un vin séveux, dense, complexe qui convaincra pour sûr tout amateur du potentiel immense de cette Bourgogne plus discrète mais passionnante.