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Droits de plantation : les vignerons du Centre Loire manifestent

Photos Isabelle Bachelard.

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

01.03.2016

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Près de 300 vignerons de Sancerre, Reuilly et les cinq autres appellations du Centre Loire ont planté des vignes devant la préfecture de Bourges, en signe de protestation contre la nouvelle loi européenne qui libéralise les droits de plantation.

Depuis le 1er janvier, le nouveau régime des droits de plantation décidé par l’Union Européenne est en vigueur. Ce système permet de planter sur tout le territoire avec pour unique limite, celle de ne pas dépasser une augmentation de 1% par an.

Le 23 février, les vignerons du Centre Loire, Sancerre en tête, sont allés symboliquement planter des vignes devant la Préfecture de Bourges (Cher) pour manifester leur désaccord avec d’autres vignes « sauvages ». Ils demandent une répartition réfléchie et des critères de priorité pour les nouvelles plantations, en particulier en faveur de l’installation des jeunes. Ils s’insurgent aussi contre le détournement de notoriété qui permettrait de planter à la périphérie des AOP les mêmes cépages qu’en AOP, alors que des expérimentations sur de nouveaux cépages résistants, par exemple, seraient plus utiles. Le président de l’Union viticole sancerroise Gilles Guillerault explique : « Notre territoire est planté à 80% en AOP, monocépage sauvignon en blanc, pinot noir en rouge, sans hiérarchie. » Des modèles qui invitent à l’imitation, en profitant de la réputation et du cépage des appellations phares.

Rivalité des IGP Val de Loire

Les IGP Val de Loire sont dans le collimateur des AOP traditionnelles comme Sancerre et Quincy, qui mettent en avant leur 80 ans d’expérience dans la valorisation et la gestion du vignoble. « On veut garder un modèle viticole qui marche, sans subvention aucune. On ne veut pas de dérégulation complète car on en a vu les conséquences ailleurs ! » rappelle Jean Tatin, vigneron à Quincy.

De son côté Catherine Motron, vigneronne en Anjou et présidente des IGP Val de Loire estime que les vignerons qui font des IGP Val de Loire n’ont aucune raison de se laisser interdire des cépages qui entrent dans leurs cahiers des charges : « Supprimer de la liste des cépages le sauvignon autour de Sancerre et Pouilly, puis le cabernet autour de Saint-Nicolas-de-Bourgueil : à terme, il n’y aurait plus d’IGP Val de Loire, puisque partout où il y a des IGP, il y a des AOP pas loin ».

Jusqu’en 2007, les IGP Val de Loire s’appelaient « Vins de pays du Jardin de la France ». La confusion était moins facile. Aujourd’hui la concurrence vient aussi des « Vins de France » puisqu’ils peuvent depuis 2010 s’identifier aussi avec cépage et millésime.