Accueil Philippe Bourrier, un vigneron-star élu nouveau président du CIVR

Philippe Bourrier, un vigneron-star élu nouveau président du CIVR

Auteur

Idelette
Fritsch

Date

06.07.2017

Partager

Au terme de son assemblée générale du lundi 3 juillet, le Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon (CIVR) a élu Philippe Bourrier à la présidence de l’organisation catalane. Vigneron maintes fois salué par Robert Parker entre autres, il remplace à ce poste Fabrice Rieu élu vice-président, et annonce une feuille de route ambitieuse pour continuer d’« ancrer l’image de qualité des vins du Roussillon dans la tête des consommateurs ».

Philippe Bourrier. Son nom est peu connu mais son domaine du château de l’Ou, entre Montescot et la vallée de l’Agly dans les Pyrénées-Orientales, figure dans la « Bible » des grands crus destinés à l’export avec 6 vins notés au-dessus de 94/100 dans le guide des vins Parker 2017, paru en mai dernier. C’est sans doute cette reconnaissance du travail accompli chez ce vigneron installé en agriculture biologique depuis 1998 et « parkerisé » quatre années consécutives, qui colore la feuille de route extrêmement optimiste de cette nouvelle mandature de l’interprofession catalane. Élu lundi 3 juillet nouveau président du CIVR, Philippe Bourrier veut en finir avec le complexe d’infériorité des vins du Roussillon.

« Je crois à la valorisation par le haut, je crois à l’action collective : plus la lumière sera faite sur le Roussillon, mieux on se portera tous. Nous avons le savoir-faire, c’est aujourd’hui incontestable, nous allons le faire savoir », affirme le nouveau président.

S’inscrivant dans la lignée de son prédécesseur Fabrice Rieu, le Catalan Philippe Bourrier souhaite ainsi amplifier la communication autour de la marque « Infiniment Roussillon » initiée il y a six mois, en la jouant collectif. Sous cette bannière unique, l’ensemble des 14 AOP et 3 IGP produites dans le Roussillon s’affirmeront comme de grands vins de qualité, la volonté étant d’installer encore un peu plus la notoriété de ce département viticole dans l’esprit des consommateurs, en donnant aux vins qui en sont issus un retentissement local, national et international. Dans cet esprit, Philippe Bourrier annonce vouloir relocaliser en 2019 le concours international Grenaches du Monde, manifestation itinérante initiée par le CIVR et dont l’édition 2018 prendra place en Espagne, près de Tarragone.

Ce qui va marquer ce nouveau mandat : le bio et l’œnotourisme

Le Roussillon étant l’un des départements de France où les traitements phytosanitaires sont les plus faibles du fait de l’ensoleillement et de l’effet tramontane, la volonté est d’axer la communication à venir sur ces bonnes pratiques environnementales. « 30% des vignerons indépendants sont en agriculture biologique et la quasi-totalité de nos 380 caves particulières et 25 caves coopératives en agriculture raisonnée. Nos pratiques culturales suivent depuis longtemps une dynamique écoresponsable du fait d’une configuration terroir particulière. Il nous restait à le faire savoir dans notre communication », annonce Philippe Bourrier.

La mandature prévoit encore, au chapitre des nouveautés, un ambitieux projet oenotouristico-culturel visant à redorer l’image du territoire perçu comme « terre d’accueil des amoureux de vins et de culture » au sens large. « Il y a en Roussillon 400 points de rencontre (en comptant les caves particulières et les caves coopératives, NDLR) possibles pour découvrir cette région, détaille le président du CIVR. Nous souhaitons que cet accueil, qui est une porte d’entrée essentielle pour la reconnaissance des vins du Roussillon, soit au top de la qualité ce qui va nécessiter une évaluation de nos vignerons et des formations nécessaires. »

Troisième point et pas des moindres : la volonté de la jouer collectif en faisant jouer les synergies transversales avec d’autres interprofessions de type CIVL, Atout France, l’Agence de développement touristique (ADT), Sud de France, l’association des maires de France, etc. « Je voudrais que dans les collectivités locales, lors des commémorations, on serve des vins du Roussillon et pas des apéritifs anisés ou des bulles venues d’ailleurs. Il faut être fort chez nous », affirme un Philippe Bouvier pour qui on l’aura compris, le nombre fait la force.