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Rhonéa : les crus du Rhône Sud en héritage

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

25.02.2019

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Tout en gardant les crus de la vallée du Rhône méridionale comme cheval de bataille, Rhonéa se développe sur des marques fantaisistes et décomplexées en rosé majeur.

Pascal Duconget n’en est pas peu fier. Rhonéa, fruit de la fusion entre les caves de Vacqueyras et Beaumes de Venise vient de fêter son million de bouteilles gagnées depuis le rapprochement des deux entités en 2015. C’est aujourd’hui 8 millions dé cols qui sont commercialisés dont 25% à l’export. » Nous nous sommes d’abord attachés à créer ce Rhonéa une marque forte qui devrait prendre des épaules, commente le directeur général. Il y a cinq ans, nous élaborions un tiers des volumes sous ce nom, le reste en marques dédiées pour la grande distribution ; notre volonté est de passer aux deux tiers. Nous en sommes déjà à la moitié ». Autre objectif, diversifier les exportations aujourd’hui cantonnées en majorité à l’Europe et gagner des marchés au grand export en dopant les ventes en Chine, aux États-Unis et en Russie. Pour cela, le cheval de bataille de Rhonéa est toujours tiré par les crus du Rhône sud, « notre spécialité et les trois quarts du business représentant près de 1200 ha sur un total de 2000 ». Sur ce créneau, la gamme Rhonéa décline la quasi totalité des appellations avec les cuvées historiques des deux caves, plutôt pour des consommateurs amateurs ou connaisseurs. Les appellations les plus représentatives sont proposées sur des profils typiques sous la marque Terroir Daronton, anagramme des premières lettres des noms des fondateurs des deux caves. Se greffent ensuite une quinzaine de domaines et châteaux, soit au total plus de 70 références.

Du coq à la pédale

« L’idée est de développer les blancs après avoir identifié quelques jolis terroirs qui s’y prêtent avec l’aide de l’œnogéologue Georges Truc notamment sur Vacqueyras qui est déjà passé en dix ans de 30 à 80 ha pour cette couleur. On aimerait aussi obtenir la déclinaison en blanc du cru Beaumes de Venise avec le muscat majoritaire complété de marsanne et roussanne mais on se heurte à un faible potentiel de production en volumes et à l’opposition de l’Inao qui ne considère pas le muscat comme rhodanien ». Les rosés progressent également, surtout en Ventoux et en IGP Méditerranée – la production de Rhonéa dans cette appellation devrait passer des deux tiers à 80% en rosé d’ici 3-4 ans, notamment grâce aux outils techniques dont la cave dispose déjà pour le beaumes-de-venise. Les rosés se développent aussi sur des concepts décalés, portés par des marques fantaisistes pour jeunes consommateurs décoincés (Big Coq l’an dernier dans les trois couleurs ou pour le printemps, L’Amicale de la Pédale rosé afin de jouer sur l’image cycliste décontractée du Ventoux). Autre nouveauté depuis l’an dernier, des vins sans soufre Nat & Sens, également en rosé avec un développement prévu en volumes et en rouge en 2019.