Vendanges 2017 dans le Jura : belle qualité mais tristes volumes

En 2017, le vignoble du Jura n’a pas été épargné par le gel printanier. Avec seulement une demie récolte en cave, les vignerons se consolent car la qualité est au rendez-vous. Il ne faudra pas traîner pour réserver les meilleures cuvées.

Comme dans nombre de vignobles de France, le gel de printemps a fait des dégâts irréparables en terme de quantité. Certains vignerons ont gelé à 90 ou 100%. D’autres s’en sortent plus ou moins bien. « Sur l’ensemble du vignoble, une demie récolte est attendue, 40 à 50 000 hl au lieu de 88 000 hl l’an dernier, car il y eu aussi de la coulure » regrette Baudoin de Chassey, le directeur de l’interprofession. Mais il se réjouit de la qualité qui est vraiment bonne, car après le gel, le reste de la saison a été plutôt satisfaisant et les vendanges précoces, dès la fin août, se sont déroulées dans de bonnes conditions. Le cépage poulsard et la partie sud du vignobles ont été le plus impactés.

Les vins du Jura ont du succès, les stocks sont bas et de nombreux domaines vont se trouver sur le fil, car en dehors de 2016, les récoltes n’ont pas été très généreuses en volume, autour de 70 000 hl.

Une micro récolte

Kevin Mazier, qui exploite le Domaine des Ronces, à Orbagna, aux portes de Lons-le-Saunier, dans le sud du vignoble ne plaisante qu’à moitié lorsqu’il dit que s’il devait faire face à une nouvelle micro récolte, il devrait peut-être changer de métier. Il a rejoint son père sur les 6,5 ha de l’exploitation en 2016 et les coûts de production, pour lui qui travaille en biodynamie, ne laissent pas une grande marge de manœuvre.

On retrouve un peu d’optimisme en interrogeant Joël Morin, qui exploite avec sa fille 16 ha autour d’Arbois : « Un gel d’une telle ampleur, je n’en ai pas vu depuis 1991; cela fait plus de 25 ans, donc on peut imaginer être tranquilles pour quelques années maintenant. Avant 1990, il y avait de fortes gelées tous les 5 ans ». Il explique que c’est un gel bizarre, qui n’a pas touché les zones habituellement fragiles, les plus basses. « Elles ont été sauvées par le vent, alors que chez moi, ce sont de beaux coteaux qui ont pris. » En tant que président de la cave coopérative d’Arbois – qu’on appelle ici « fruitière » comme pour le fromage – il apprécie le style des vins de 2017, qui seront francs et équilibrés. La cave a un peu de stock et pourra tenir malgré une perte d’environ 50%. Et pour les vignerons coopérateurs, le manque à gagner sera lissé sur deux ans.

De quoi se réjouir en attendant la prochaine « Percée du vin jaune », la célébration de tous les vins du Jura, qui revient les 3 et 4 février 2018. Après une interruption d’un an, elle aura lieu dans la commune de l’Etoile, selon une formule revue, qui permettra de déguster et de s’instruire dans de meilleures conditions. Les places sont limitées à 25 000 personnes et la billetterie est ouverte, accessible en suivant ce lien.