Accueil [Vendanges] Loire : 40% de pertes, mais une qualité exceptionnelle

[Vendanges] Loire : 40% de pertes, mais une qualité exceptionnelle

Auteur

Julie
Reux

Date

31.08.2017

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En Loire, les vendanges 2017 ont démarré dans le vignoble nantais et l’Anjou-Saumur, et ne devraient plus tarder en Touraine. Suite au dévastateur gel de printemps, la quantité sera problématique pour de nombreux domaines. Mais la qualité est au rendez-vous de ce millésime hors-norme.

Les vendanges 2017 du Val de Loire ont donc démarré… dès le 28 août. Une exception dans le Val de Loire, où les bans des vendanges sont en général déclarés à la mi-septembre.
Les premiers coups de sécateurs ont été donnés dans le Nantais (Vendée dès le 28 août, Muscadet, Gros Plant, Coteaux d’Ancenis mercredi 30 août) et l’Anjou, pour les cépages « prime » (chardonnay et pinot noir) du crémant. En Touraine, Interloire (l’interpro des vins de Loire) prévoit un lancement autour du 4 septembre pour les premiers sauvignons, et autour du 10-15 septembre pour les chenins et enfin les cabernets.
« La dernière fois qu’on a vendangé aussi tôt, c’était en 2003 », voire 1995 et 1997, rappelle François Robin, de la Fédération des vins du Nantais. Ce n’est donc pas du jamais vu, mais quand même… Voilà encore un point à ajouter à la longue liste du « hors norme » du millésime 2017.

Vendanges 2017 : « état sanitaire exceptionnel »

Tout a bien démarré pourtant, avec un bel hiver froid, propice au repos des vignes, un début de printemps « doux et sec provoquant un débourrement (l’ouverture des bourgeons) précoce », rappelle la Fédération des vins du Nantais.
Avril est venu tout compliquer, avec plusieurs nuits de gelée touchant, à divers degrés, pratiquement tout le vignoble ligérien. Résultat : Interloire évalue le volume de la récolte 2017 à environ 60 % d’une récolte habituelle. « Au global, le millésime 2017 dépassera en volume celui de 2016 », avance l’interprofession. Mais ce chiffre masque de fortes disparités : certaines appellations ont souffert plus que d’autres, comme Savennières en Anjou, ou Azay-le-Rideau, en Touraine… « Dans le Muscadet, on aura plutôt une moitié de récolte environ », évalue Olivier Martin, vigneron et porte-parole de la fédé.

Au sein même des appellations, d’un domaine à l’autre, voire d’une parcelle à celle d’à côté, les récoltes varient. « Dans une même parcelle, on a des pieds qui ont beaucoup de grappes, et celui d’à côté, rien du tout. Ou des grappes qui ne sont pas au même stade de maturité », décrit une vigneronne du Layon. « Ça va être compliqué pour les vendanges. »
La bonne nouvelle, c’est que, pour les raisins qui restent, la qualité est au rendez-vous. Un été ensoleillé et chaud – quoiqu’un peu sec en août – ont favorisé « un état sanitaire exceptionnel », le terme clinique pour dire que le raisin est beau, voire très beau. Voilà qui est prometteur…