Accueil Dégustation [Vins de fêtes] Nos coups de cœur en bordeaux

Auteur

La
rédaction

Date

23.11.2018

Partager

Nous poursuivons l’exploration de notre grand dossier « Vins de fêtes », à découvrir en intégralité dans le Terre de vins n°56 actuellement en kiosques. Parmi les 240 cuvées retenues, issues de tous les vignobles de France, voici 5 coups de cœur en bordeaux rouge.

Château Peybonhomme-les-Tours – Énergies 2016 (Biodynamie)
Côtes-de-Blaye
21 €
C’est un vin sur la dentelle. Élevée en amphore, cette cuvée (30% de malbec) est très aérienne avec des notes de fruits mûrs, entre la framboise et la fraise. On pourrait situer ce vin à Margaux pour son élégance et sa finesse de tanins. Les Côtes de Blaye regorgent de pépites très accessibles !
La fraîcheur d’un pavé de thon juste snacké pourrait s’entendre avec la finesse de ce vin.

Château Canon 2009
Saint-Émilion Grand Cru
150 €
Pas la peine de montrer les muscles pour prouver qu’on est le meilleur. Né sur le plateau calcaire de Saint-Émilion, Château Canon est la pure expression d’un terroir majuscule. Un vin-gentleman tout en « understatement » (y compris sur un millésime aussi généreux que 2009), dont l’élégance naturelle ne s’embarrasse d’aucun fard. Nez fumé, ciselé, minéral, bouche caressante, éclat et précision du fruit, avec une cerise noire explosive et salivante, des tanins de velours, une trame palpitante. La persistance est magique, avec une finale saline qui reste longtemps en bouche. C’est un vin splendide qui se déguste avec patience et respect.
Cherchez la finesse et la simplicité de saveurs nobles. Une belle raviole de champignons et tout sera dit.

Château Pavie 2010
Saint-Émilion Grand Cru
400 €
Vin de fêtes, avez-vous dit ? Plus que ça : vin de célébration. Premier Grand Cru Classé A de Saint-Émilion (il ne l’était pas encore à la naissance de ce millésime, mais tout était en germe), Château Pavie 2010 est un pur-sang, alliant puissance et allure, qui se déploie d’abord en un nez capiteux, intense, camphré, puis une bouche fulgurante et raffinée en même temps. L’équilibre de la matière, de l’acidité et des tanins est remarquable : de la force dans un gant de velours, une tension maîtrisée. Ce fruit noir dense et tendu, cette colonne vertébrale qui propulse le vin et le garde longtemps en bouche, c’est la signature des très grands.
Avec un lièvre à la royale ou un pavé de cerf.

Château Troplong Mondot 2004
Saint-Émilion Grand Cru
125 €
Les vins de Troplong Mondot, 1er Grand Cru Classé B de Saint-Émilion, connaissent actuellement un splendide renouveau, mais leur qualité est reconnue depuis longtemps par les amateurs. Pour en avoir un aperçu, il suffit de se plonger dans ce 2004 : certainement pas le plus « porteur » des millésimes à Bordeaux et c’est sans doute tant mieux. Troplong y joue une partition en finesse, équilibrant de subtilité sa traditionnelle puissance. Le vin déploie ici un superbe nez fumé-cendré, tabac brun, réglisse, touche sanguine. En bouche, un fruit noir, profond, dense, voluptueux, porté par un très joli ressort qui donne de l’allant à l’ensemble.
Avec une tourte aux palombes et aux cèpes.

Château Pédesclaux 2016
Pauillac
60 €
Longtemps aux oubliettes du classement 1855, ce cru revient chaque année plus fort avec le travail du directeur technique Vincent Bache-Gabrielsen. Pour la première fois en 2016, l’assemblage de Pédesclaux réunit les quatre cépages à savoir 48% de merlot, 47% de cabernet-sauvignon, 3% de petit-verdot et 2% de cabernet-franc. Le nez est limpide et fin. L’attaque délivre une sensation de fraîcheur où se conjuguent la grosse cerise noire et des notes de menthe. C’est l’amplitude qui prime ; 2016 a tenu toutes ses promesses à Pédesclaux et consacre tous les efforts et les moyens mis en œuvre depuis des années. Grande Bouteille !
Dans quelques années, l’idée serait de le marier à une très belle pièce de bœuf avec une poignée de girolles et quelques légumes croquants. Point.

Sélection réalisée par Mathieu Doumenge et Jean-Charles Chapuzet.