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“2024, année terrible pour l’agriculture française” confirme l’Insee

Auteur

AFP

Date

04.07.2025

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Production en berne pour les céréales et le vin, reprise de la volaille, chute des prix: les grandes tendances étaient connues pour l'agriculture française en 2024 mais l'Insee les chiffre dans ses comptes provisoires publiés jeudi, bilan d'une année terrible pour la première puissance agricole européenne.

La production agricole française a baissé de 8,8% en valeur en 2024 après une baisse de 0,1% en 2023. Les prix reculent de 3,8%, après -3,7 % l'année précédente. "En 2024, s'y ajoute une baisse des volumes de 5,2%, alors qu'ils avaient progressé de 3,7% en 2023", précise l'Institut national de la statistique. Cela fait suite à des années de hausse "dans un contexte de sortie de crise sanitaire puis du déclenchement de la guerre en Ukraine". Dans le détail, la baisse est principalement due à la chute des volumes (-10%) et des prix (-6,4%) des productions végétales. "La production de vin est la plus touchée avec une chute de 28,8% en volume, toutes les régions viticoles ayant subi des conditions météorologiques défavorables, depuis la floraison jusqu'aux vendanges", avec un record pour le champagne (-42,4%). Canicules et orages estivaux "ont également pénalisé les céréales, dont les récoltes reculeraient de 16,8%", surtout celles de blé tendre (-27,3%), céréale du pain. Or les moissons de blé, abondantes au niveau mondial, ont entraîné une chute des prix sur les marchés, qui a particulièrement pénalisé les producteurs français, victimes de mauvaises récoltes. En 2024, la production animale a légèrement augmenté en volume (+0,7 %) grâce à la reprise de la volaille (+12,9%) après des années d'influenza aviaire et de consommation en hausse.

La production de porcs se redresse "légèrement" mais celles de bovins, ovins et caprins poursuivent leur baisse structurelle, amplifiée par la fièvre catarrhale ovine. Ces données ne prennent pas en compte les subventions, notamment de la PAC européenne, reçues par les agriculteurs et ne reflètent dont pas complètement leurs revenus. "Avec de telles évolutions, la baisse de production combinée à une baisse des prix dans certains secteurs et une hausse des charges généralisée, la situation de certains agriculteurs, notamment les plus touchés par les évènements climatiques ou les problèmes sanitaires devient insoutenable", a réagi la FNSEA, premier syndicat agricole, appelant les pouvoirs publics à s'en "alarmer" et à agir par l'intermédiaire de la PAC, des lois Egalim et de la lutte contre les accords de libre-échange comme le Mercosur.