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Whiskys made in Vaucluse

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Loïc Puviland et Jean-Yves Pomaret. ©DR

Auteur

Marie-Pierre
Delpeuch

Date

26.09.2025

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À une encablure de L’Isle-sur-la-Sorgues, le rendez-vous des antiquaires et brocanteurs, Loïc Puviland et Jean-Yves Pomaret ont installé leur distillerie baptisée Les Chineurs de malts. Ils élaborent une collection de whiskys artisanaux confidentiels issus de céréales locales. Nous les avons chinés pour vous. 

Vaucluse terre de whiskys ! La famille des distillateurs n’en finit pas de s’agrandir dans le département. Après la découverte de la distillerie du château du Barroux et Esprit Distillation, voici que Les Chineurs de malts s’installent dans le paysage provençal. Si la première a fait du petit épeautre sa matière première et que la seconde déploie une gamme agrémentée de liqueurs, voici que la troisième mise sur l’orge locale.

Artisans du circuit court

Loïc Puviland, caviste à L’Isle-sur-la-Sorgue, voue une passion pour le whisky, qu’il a transmise à Jean-Luc Pomaret, œnologue au domaine Chante-Cigale à Châteauneuf-du-pape. Le virus inoculé, le projet se concrétise peu à peu. Le duo réalise un voyage d’étude en Écosse et élabore son premier whisky dans un hangar avant que la petite entreprise sorte de terre fin 2024. Une création longuement réfléchie autour de valeurs environnementales et humaines.

Ainsi, ils collaborent avec le Lycée Professionnel Agricole La Ricarde à l’Isle-sur-la-Sorgue, pour installer une filière d’orge locale certifiée AB. Un partenariat concluant puisque : « les jeunes en formation participent concrètement à cette production et nous couvrons déjà près de 40 % de nos besoins grâce à cette collaboration. C’est à la fois une aventure agricole, pédagogique et humaine, profondément ancrée dans notre territoire », se réjouit Loïc Puviland. Le circuit court est optimisé jusqu’à la revalorisation des sous-produits. Les drêches d’orge et les effluents de distillation sont récupérés et valorisés par un agriculteur local pour l’amendement de ses sols.

Tradition charentaise, inspiration écossaise

Les deux amis réalisent différents essais de malts pour rechercher de la complexité voire de la tourbe à la mode anglo-saxonne. Ils investissent dans des cuves optimisant la récupération énergétique et utilisent de l’eau adoucie sans chlore. Pour le processus de fermentation, qu’ils poussent jusqu’à 5 jours, ils misent sur des demi-muids châteauneuvois reponcés. Le choix de l’alambic n’est pas le fruit du hasard. Acheté à Cognac, le charentais à double distillation a été rénové et doté de pièces en cuivre créées sur mesure, tel le chapiteau d’inspiration écossaise, avec son col de cygne descendant.

Élevés au soleil

L’exigence portée à la matière première et au process se poursuit jusqu’à l’assemblage et l’élevage. « Le fût va capter et purifier l’alcool, l’assagir au fil du temps et révéler les arômes et la couleur », explique Jean-Luc Pomaret. L’œnologue maîtrise son sujet et ses ressources. Les fûts, dont certains sont centenaires, ont été acquis selon le profil de whisky recherché. « Ils proviennent de rencontres et ont contenu le moins de soufre possible. Je travaille avec des vignerons de Cognac et de Châteauneuf-du-pape et nous achetons également des fûts de Bourbon. »

Assemblage sous surveillance

Installés dans un chai sec ne dépassant pas les 30 degrés, les fûts sont régulièrement dégustés. Un pilotage d’extractions aromatiques vigilant, qui peut aller du soutirage jusqu’au changement de contenant pour apporter de l’oxygène. La magie qui s’opère peut également déboucher sur un Single Cask. Au final, ce singulier mariage américano-rhodanien alliant modernité et tradition, séduit le consommateur. Pour le constater, la visite de la distillerie se fait sur rendez-vous.

©DR

Terre de Vins aime

La gamme est composée d’une eau-de-vie et de quatre whiskys. Quatre recettes de cocktails élaborés par un mixologue sont mises à disposition des amateurs.

Réal – 59 € (50cl)
Joli jaune doré, comme la roussanne qui a séjourné dans le fût. Très floral et fruité, légèrement miellé, l’abricot domine. En bouche, les fruits secs légèrement torréfiés s’arrondissent dans le citron confit.

Insulae - 59 € (50cl)
Trois fûts de Châteauneuf-du-pape, Bourbon et Cognac ont été assemblés pour une trilogie de fruits, de fleurs et de gourmandise. Entre pruneau, fruits confits, traces de caramel. L’alcool s’efface en bouche, les épices sont chaleureuses et apportent de la rondeur et de la complexité.