Samedi 18 Octobre 2025
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17.10.2025
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Longtemps bue en digestif, la liqueur de menthe retrouve ces dernières années une nouvelle jeunesse avec la recrudescence de liquoristes travaillant des matières premières plus naturelles et surfant sur le succès des cocktails. Exemple en quatre flacons.
La liqueur de menthe connaît son heure de gloire à partir du XIXe siècle. Elle est longtemps élaborée par des herboristes qui promeuvent les vertus médicinales de la distillation de l’alcool avec des plantes, ainsi que son pouvoir rafraîchissant. C'est surtout ce dernier aspect qui lui a permis un retour sur le devant de la scène au cours des dernières années.
C’est sans doute la liqueur la plus connue, créée en 1885 par un pharmacien herboriste d’Angers, Émile Giffard, qui sélectionne le plant Mitcham de menthe poivrée pour son parfum prononcé et son pouvoir rafraîchissant. Il la baptise Menthe Pastille en référence aux pastilles de menthe en vogue à l’époque. Elle est toujours élaborée par l’entreprise familiale et indépendante. Des arômes de menthe, une note poivrée, crémeuse, sur une finale épicée. Elle se sert pure sur de gros glaçons, allongée d’eau plate ou gazeuse, ou avec du tonic pamplemousse. Voire nature, sortie du congélateur.
La maison historique du Sud-Bourgogne, fondée en 1891, a été reprise par Philippe Vançon en 2013. Elle élabore une liqueur à partir de menthe poivrée d’origine française fine et délicate, peu sucrée, sur une trame fraîche portée par des arômes de menthe douce se prolongeant sur une note de fenouil. Elle se boit nature dans un verre glacé ou en cocktail Menthe intense, jouant toujours sur la carte bourguignonne avec 3 cl de Fine de Bourgogne, produit-phare de la maison, ou au shaker avec vodka et crème fraîche. (Disponible en plusieurs formats jusqu’à 1 500 cl.)
Cédrik Nadé a choisi de rendre hommage à sa grand-mère en donnant son patronyme à la maison d’eaux-de-vie qu’il a fondée en 2017, à Cadaujac, au sud de Bordeaux. Rejoint par son frère Axel, ils ont récemment réinterprété la liqueur de menthe en associant des plantes bio, menthe et menthe poivrée à l’alcool de raisins bordelais, à la rose et à l’hysope. Ils ont opté pour une distillation atypique sous vide pour cette liqueur sans colorant, douce et très parfumée, sur des arômes de fleurs et notamment de rose ancienne et d’épices douces, ronde et délicate. Elle se boit fraîche mais non glacée, ou en spritz, allongée de crémant de Bordeaux et d’eau pétillante.
L’étiquette évoque les mosaïques Art Déco du célèbre magasin Biarritz Bonheur, fondé en 1903. La liqueur a d’ailleurs été lancée au printemps sur le nouveau rooftop de l’établissement biarrot. Elle a été élaborée par l’artisan liquoriste du pays basque Matthieu Rivera de la distillerie Sugaar, en collaboration avec Lionel Osmin, Fabrice Dubosc et Imanol Harinordoquy. Une macération de menthe poivrée effeuillée à la main avec du poivre de Sichuan avant distillation dans un alambic en cuivre Stupfler. Intense et vibrante, délicatement épicée, peu sucrée, elle se sert sur glace en digestif, sur un sorbet citron, avec une tarte aux agrumes.
Cet article est issu du magazine « Terre de Vins » n°111, « Le vin sans frontières », paru en septembre 2025.
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