Mercredi 9 Juillet 2025
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09.07.2025
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Du rosé en été : le cliché vaut qu’on s’y attarde, qu’on lui donne de la profondeur, de la nuance et surtout de la saveur. La rédaction y est parvenue, au terme d’un double numéro qui pulvérise le stéréotype d’un rosé pâle et insipide, et révèle un vin désormais capable de challenger les grands blancs et rouges sur leurs propres terrains : la garde, la haute gastronomie et même les mois d’hiver, sans renoncer à ses qualités originelles de fraîcheur et de fruité … Voici un numéro généreux de 170 pages qui vous accompagnera tout l’été pour rafraîchir votre connaissance de la troisième couleur du vin.
La croissance folle du vin rosé commence à se stabiliser. Ses ventes mondiales régressent légèrement et pourtant cette couleur est loin d’avoir dit son dernier mot. À l’heure de la maturité, la nuance trouve un nouveau relais de croissance en se « désaisonnalisant » et acquiert ses lettres de noblesse à la faveur d’une premiumisation (édito, p. 3) qui concerne toutes les régions viticoles. L’évolution des vins rosés prend des directions différentes en fonction de traditions, de terroirs et de partis pris qui éloignent définitivement la couleur de la standardisation. Tour d’horizon.
À l'origine était le rosé de Tavel, consacré par une AOC en 1938. Longtemps mis de côté à cause de sa teinte considérée comme trop foncée, il persiste. Jean-Michel Brouard souligne cette constance dans son ABC de l’AOC (p. 117) qui finit par faire des émules bien au-delà de la Vallée du Rhône. Mathieu Doumenge a décrypté la tendance du rosé foncé (Terrroir, p. 98), du « claret » traditionnel au nouveau vin vermeil. Autre historique, et pas des moindre, le confidentiel rosé des Riceys, dont Yves Tesson rappelle les circonstances de sa renaissance dans les années 1990 (Terroir, p. 96).
Le rosé ne se boit pas toujours au bord de la piscine, noyé dans les glaçons. Il existe aussi des rosés garde. Frédérique Hermine et Yves Tesson sont allés dénicher ces pépites aptes à accompagner les repas, y compris les plus fins, dans une tribu (p. 35) qui réunit des producteurs de la Champagne à la Corse, en passant par la Provence et l’Ardèche. Yves Tesson, s’est aussi penché sur « l’invention des grands rosés » (p. 45) en mettant en lumière le travail de la famille Fayard, au Château Sainte-Marguerite en Provence.
Enfin le rosé peut être doux sans pour autant déchoir. C’est le charme renouvelé du cabernet d’Anjou qui trace sa route loin des projecteurs grâce aux nombreux amateurs du genre comme le rappelle Lucie de Azcarate (Sélection, p. 104).
Parfois technique, comme chez Nicolas Feuillatte qui dévoile ses méthodes, sous la plume d’Yves Tesson (Talent, p. 86), pour en maîtriser la couleur et la saveur, d’autres fois plus confidentiels, issu d’un cépage rare le « tibouren », décrit par Frédérique Hermine (Pépite, p. 116), les rosés n’auront plus de secret pour vous à l’issue d’une dégustation qui ne rassemble pas moins de 160 cuvées de tous les horizons (La Grande Dégustation, p. 52) !
Parce que nous ne devenons pas sectaires pour autant pendant les mois d’été, le rouge et le blanc figurent aussi dans ce double numéro. Pauline Gonnet a débusqué un « chardonnay métissé » (p. 110), signé Louis Latour, sur les terroirs d’Ardèche. Tandis que Marie-Pierre Delpeuch est partie « à l’assaut de la forteresse » (p. 114) de Suze-la-Rousse pour une sélection de Côtes du Rhône villages, entre souplesse et opulence. Quant à Frédérique Hermine, elle est allée à la rencontre de Michel Grisard (Portrait, p. 119), en Savoie, pour mettre en lumière les cépages autochtones : mondeuse et altesse.
Pour ceux qui voudraient suivre une méthode pour « composer une cave comme un pro » (Sélection, p. 123), trois journalistes : Julia Bouchet, Mathieu Doumenge et Yves Tesson, ont rassemblé leurs idées. Pour le bar, Yves Tesson a trouvé un « Vermouth pas comme les autres » issu de la Liquoristerie de Provence (Découverte, p. 161), Rachelle Lemoine détaille la recette de Rémy Savage (Indigo Bar by Martell) pour un « Martell Fine à l’eau » (Cocktail, p. 164) et Frédérique Hermine réinvente le spritz (Sélection, p. 165).
Nos rubriques désormais incontournables figurent aussi en bonne place dans ce n° pléthorique. Julia Bouchet accorde la fameuse « Tomate-Mozzarella » (Sur le pouce, p. 144), Frédérique Hermine nous régale de la « Provence locavore » (p. 137) et Mathieu Doumenge fait une escapade dans le Luberon (p. 146).
Depuis janvier, nous confions la conclusion du magazine au dessinateur Luc Tesson. « Mine de Crayon » (p. 170) apporte à nos pages une touche d’humour que nous avons plaisir à partager avec vous. Vous pouvez l'emporter, avec tout le reste, dans vos villégiatures. Ce nouveau n° se lit bien dans toutes les situations, sur un transat, pour choisir le vin de vos soirées estivales, ou pour passer agréablement le temps à l'aéroport. Bel été !
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