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A Saint-Émilion, le mercato des châteaux

Auteur

La
rédaction

Date

07.02.2014

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À Saint-Émilion, le marché des ventes de châteaux reste actif. Ainsi, Hélène Garcin-Lévêque et sa famille achètent le château Haut Villet, alors que le Charentais Thibault Cruse acquiert le château Mondorion.

« Vous savez, il n’y a pas que les Chinois qui achètent en Bordelais ! » A Saint-Emilion notamment, le marché du foncier est actif grâce à des acteurs locaux. Souvent sur de petites structures et avec parfois des châteaux à « remonter ». Thierry Rustmann, à la tête du cabinet portant son nom (Rustmann et Associés) est un expert des transactions viticoles. Il vient de s’occuper de la vente du château Haut Villet, à Saint-Etienne-de-Lisse (AOC Saint-Emilion).

« Un dossier compliqué avec plus de 300 porteurs de parts dans un Groupement Foncier Agricole (GFA), et un fermier en redressement judiciaire ». Un terroir qui a séduit Hélène Garcin-Lévêque et sa famille. « Avec mon mari Patrice, nous cherchions une opportunité. A Haut Villet, 8, 5 hectares de vignes d’un seul tenant, le potentiel est là. Nous avons mené la récolte 2013 et entamé des travaux au chai », explique la fille de Sylviane Garcin-Cathiard.

Le groupe familial (Vignobles Garcin) est déjà bien étoffé avec les châteaux Haut-Bergey et Branon (45 hectares en AOC Pessac-Léognan) ; Barde-Haut (17, 5 hectares), un cru classé de Saint-Emilion, complètement restauré aux normes environnementales et où habite Hélène Garcin-Lévêque ; Clos l’Eglise (6 hectares en AOC Pomerol) et enfin, plus exotique, un vignoble à Mendoza (Argentine) du nom de Poesia (13 hectares).

« Mon mari s’occupe de technique et moi de commercial mais dans des structures comme les nôtres, on fait souvent de tout », ajoute la professionnelle. A Haut Villet, propriété sans notoriété où la vente du vin s’opère beaucoup via les adhérents du GFA, il faudra aussi s’occuper de ce volet. « En attendant, nous préparons la Semaine des Primeurs, et après place aux vendanges en Argentine. »

« Mondorion pour faire mon vin »

« J’étais toujours un peu frustré de ne pas m’exprimer à Issan. Je rongeais mon frein depuis un certain temps. A Mondorion, je remets les mains au cœur de la machine ». Thibault Cruse est le nouveau propriétaire de ce château de 13 hectares, sur les communes de Saint-Emilion et Saint-Sulpice de Faleyrens. Jusqu’en 2012, il était avec sa famille co-actionnaire du château d’Issan, cru classé en AOC Margaux. Des parts revendues alors à l’homme d’affaires Jacky Lorenzetti (châteaux Pédesclaux, à Pauillac, et Lilian Ladouys, à Saint-Estèphe). L’homme, qui a longtemps travaillé dans l’agroalimentaire et qui habite Cognac, réinvestit donc une partie du fruit de cette vente à Saint-Emilion. « L’outil de travail est en bon état et fonctionnel. J’espère en tirer le meilleur », précise ce représentant de la branche charentaise des Cruse. Une famille à la longue histoire dans le vignoble bordelais.

En 2000, Mondorion avait été acquis par un groupe d’amis avec à leur tête (un tiers des parts) les trois enfants de Patrick Léon. Ancien directeur technique du château Mouton Rothschild (AOC Pauillac) et consultant à l’international, l’homme gère aussi le château des Trois-Croix (AOC Fronsac). Toujours en famille. Son fils, Bertrand Léon, responsable technique jusqu’alos de Mondorion, le restera. « Je m’appuie sur les compétences en place, avec également Frédéric Maule, le régisseur. Je l’avais également fait pour étudier et finaliser la transaction. Avec Thierry Rustmann (foncier), François Tosi (conseil juridique) et Vincent Nobileau (conseil financier) », détaille Thibault Cruse.

Source : César Compadre / Sud-Ouest