Accueil [VIDÉO] Au Club des Trophées de l’Œnotourisme, des pistes pour l’après-Covid

[VIDÉO] Au Club des Trophées de l’Œnotourisme, des pistes pour l’après-Covid

Auteur

Audrey
Marret

Date

09.07.2020

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« Comment avancer malgré le Covid-19 ? » Poursuivant son objectif de partage d’expériences, la deuxième conférence du Club des Trophées de l’Œnotourisme s’est concentrée – forcément – sur le sujet du moment.

La première réunion du club avait réuni sur le même thème une trentaine de domaines en ligne, en juin dernier. Cette conférence, organisée à la Cité du Vin de Bordeaux à la suite de la cérémonie des Trophées de l’Œnotourisme, mercredi 8 juillet, a bénéficié d’un public plus nombreux : une cinquantaine de professionnels, attentifs dans l’auditorium de la Cité.

Autour de Rodolphe Wartel, directeur général de Terre de Vins, un plateau prêt à intervenir : Estelle de Pins, fondatrice de GDO ; Philippe Massol, directeur de la Cité du Vin de Bordeaux ; Bertrand Amar, du Château Vénus dans les Graves ; Alexandre Agop, directeur du Château de l’Hospitalet (Groupe Gérard Bertrand) à Narbonne et Michel Durrieu, directeur du comité régional du tourisme de Nouvelle-Aquitaine.
Une surprise en juillet et août ?

Question moral, » ça va déjà beaucoup mieux que ce que l’on imaginait ! commence avec enthousiasme Philippe Massol. On voit que progressivement, notre clientèle revient. » La Cité du Vin fonctionne cependant toujours avec une voilure réduite faute de clientèle étrangère, qui sera plus longue à venir. Sur les 450 000 visiteurs annuels, 60% sont des visiteurs internationaux. Mais le plus dur à vivre reste la « malléabilité » imposée aux équipes, explique le directeur. « 95% des collaborateurs sont en activité partielle. Il y a ceux qui sont là, dans la réouverture, et ceux qui ne sont pas là. Psychologiquement, c’est difficile. »

Si le Château Vénus, dans les Graves, a été moins impacté avec une équipe beaucoup plus réduite, Bertrand Amar pointe toutefois une reprise plutôt molle. Le Château Vénus s’est positionné sur une offre innovante de survol en avion du vignoble. « L’année dernière, nous avons effectué 500 vols. Nous aurions dû passer la barre des mille vols cet année. Mais on s’attend à une surprise en juillet et en août : il y aura surement une carte à jouer avec la clientèle locale. »

Même vision optimiste au Château de l’Hospitalet, à Narbonne : « Les mois de juillet et août s’annoncent très bien, prévoit Alexandre Agop. Les réservations sont plus tardives, avec des séjours plus longs, plus familiaux. Tout est reporté en 2021, qui risque d’être une très bonne année. Et je fonde de grands espoirs sur l’arrière-saison, en septembre et octobre. » Sur la volonté de Gérard Bertrand, le château a maintenu son festival de jazz en juillet, avec l’autorisation de la préfecture de l’Aude : cinq soirées de concerts, avec des mesures sanitaires drastiques.

Effet d’optique trompeur

La période de confinement a aussi relancé l’intérêt pour l’innovation digitale, analyse Estelle de Pins. Sa société, GDO, met à disposition des domaines un logiciel qui permet de booster la qualification de leur fichier contact. « Il y a eu une prise de conscience que les amateurs de vins étaient sur Internet. Certes, cela ne va remplacer les réseaux de distribution établis mais c’est un levier à actionner. »

« Je ne veux pas casser l’ambiance, tranche Michel Durrieu, mais il y a un effet d’optique » dans cette période où l’on aura l’impression de faire salle comble avec des jauges réduites, mesures sanitaires obligent. « Nous n’accueillerons qu’un million de touristes de l’espace Schengen, contre trois millions habituellement en Nouvelle-Aquitaine ». Des visiteurs qui viendront en voiture.

« Observons d’abord ce qui se passe »

Et concernant le touriste français, Michel Durrieu reste également prudent : « Les Français partent à l’étranger pour trouver moins cher. » A titre d’exemple, « de façon arithmétique, il va manquer trois milliards de revenu touristique sur la Nouvelle-Aquitaine en 2020. » La clé de déblocage reste la réouverture des aéroports. « Et la situation sanitaire reste quand même variable », avertit le directeur du comité régional du tourisme.

« Pour penser l’après, observons d’abord ce qui se passe, poursuit Michel Durrieu. On peut tout changer et se rendre compte que ce n’était pas du tout ce que voulaient les gens. » Le directeur plaide pour une période d’observation du comportement des clients. « Dans les prochains mois, il faudra être à l’écoute de la demande. Et réfléchir à une offre plus globale. On parle toujours de route des vins ! Il ne faut oublier de vendre ce qu’il y a autour. Les visiteurs regardent la diversité de l’offre. Et là le digital devient un outil très pertinent. C’est cette mobilité qu’il va falloir organiser. »