Accueil Bourgogne : le renouveau de la maison Moillard

Auteur

Clément
L'Hôte

Date

01.07.2020

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Après une période de turbulences dans les années 2000, l’emblématique maison de Nuits-Saint-Georges veut regagner le devant de la scène bourguignonne. Son plan : une gamme élargie, et des investissements massifs dans la qualité, à la vigne comme en cave.

Au cœur de Nuits-Saint-Georges, la cuverie et sa fresque ne passent pas inaperçues. Le siège historique de Moillard témoigne de la longévité de la maison. Plus de 150 ans d’histoire, des premières transactions de Symphorien Moillard en 1850, à une production actuelle de plus d’1 million de bouteilles par an. Et une gamme aussi grande que la Bourgogne, du Beaujolais rosé aux Chablis, en passant par les Grands Crus de la côte de Nuits.

Chercher un nouveau souffle

Alors que les blancs vont à Meursault, ce bâtiment nuiton est dédié, depuis toujours, à la vinification et à l’élevage des rouges. Navigant entre les fûts de l’immense cave voûtée, Serge de Bucy, responsable achats vins et œnologie de la maison, ne cache pas sa fierté. « On a beaucoup investi ! » Thermorégulation, parc de fûts renouvelé, climatisation en cave, process des crémants entièrement revisité, premières cuvées en bio… Moillard revendique aujourd’hui les techniques œnologiques les plus modernes.

Car, comme d’autres fleurons bourguignons, la maison a connu des bas. Au début des années 2000, les actionnaires rencontrent quelques difficultés, ce qui rejaillit sur la production, puis sur la réputation de l’entreprise. Une séquence qui prend fin avec le rachat, en 2008, par Béjot, entreprise elle-même intégrée en 2016 par les Grands Chais de France, via la maison François Martenot (Meursault). « Ça fait bientôt une dizaine d’années qu’on remonte la pente », estime Serge de Bucy.

« Le fruit et la fraîcheur »

À ses côtés, L’œnologue chargé des rouges, Baptiste Corrot, approuve. Et enfonce le clou. « Nous voulons aller plus loin, avec davantage de cuvées en bio ». Celui qui sillonne la Bourgogne pour sélectionner les pinots noirs du négoce pointe du doigt ses cuves étincelantes, où quelques 2019 terminent tranquillement leur élevage. « On vise aussi une réduction maximale des doses de sulfites ». Des évolutions nombreuses, mais un seul objectif, sur lequel les deux œnologues s’accordent : « préserver le fruit et la fraîcheur, aussi bien en blanc qu’en rouge ».

Dégustation : deux coups de cœur

Blanc : Montagny 1er cru les Bouchots 2017. Nez intense, fruité et mentholé. En bouche on retrouve la fraîcheur typique de l’appellation et une pointe de gourmandise. Prix moyen : 18€

Rouge : Beaune 1er cru Champs Pimont 2018. Une des premières cuvées bio. Se distingue par un nez précis, sur les fraises confiturées. Des tanins soyeux soutiennent cette belle expression aromatique. Élevage maîtrisé, le potentiel de garde ne fait aucun doute. Prix moyen : 22€

Ci-dessous : Serge de Bucy et Baptiste Corrot.