Accueil Ça bouge dans les vignes de Cassis

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

30.01.2020

Partager

Présent à Millésime Bio qui a fermé ses portes hier soir, le domaine du Bagnol vient de reprendre les vignes du domaine Saint-Louis, Laurent Jayne ayant déclaré forfait face au problème de succession pour aller s’occuper du domaine Souviou au Beausset (Var).

C’est « à contrecœur pour des problèmes familiaux de transmission » que Laurent Jayne a abandonné le domaine Saint-Louis qu’il avait rebaptisé Saint-Louis Jayne. Face à des renouvellements de crédit pour changer la toiture de la cave et aménager l’espace, il a décidé de jeter l’éponge et de changer de vie. Enfin pas tout à fait puisque ce bon vivant, amateur de grands vins et de gastronomie, reste dans cet univers qui lui tient tant à cœur pour devenir directeur commercial du domaine Souviou au Beausset, sur l’appellation Bandol.

Laurent Jayne avait conservé en cave sa production de Saint-Louis 2018 qui devraient sortir au printemps « avec, sur l’étiquette, une petite cerise symbolisant celle sur le gâteau, pour tirer ma révérence ». Mais l’épicurien ne manque pas de projet dans « son » nouveau domaine bandolais appartenant au caribéen Roger Jaar qui vit entre le Canada et les Etats-Unis. Plus de 70 hectares dont 26 de vignes, entre forêts et oliviers, en AOP Bandol et surtout Côtes-de-Provence, auxquels se sont ajoutés les vignes du domaine Azur à Saint-Cyr, rachetées fin 2019 à Paul Charavel, et huit hectares supplémentaires à planter en face de Souviou sur les hauteurs du Beausset. Le cassidéen aimerait en faire une parcelle 100% blanc avec sûrement quelques pieds de pascal. Le cépage autochtone était la spécificité du domaine Saint-Louis, chouchouté pendant des années par Laurent Jayne. Planté par son grand-père surnommé Fonfon – d’où le nom de la cuvée emblématique, le pascal blanc est inscrit au cahier des charges depuis l’origine de l’appellation en 1936. Il y en avait à l’époque 300 hectares.

Certifié bio depuis 2014

Le domaine Saint-Louis a donc été confié en fermage par André Jayne, le père de Laurent, aux Genovesi du domaine de Bagnol, les deux familles étant liées depuis longtemps. Laurent avait notamment participé à la renaissance du Bagnol de 1997 à 2002 en élaborant le vin avec Jean-Louis Genovesi au début des années 2000, le temps que son fils Sébastien revienne au domaine après ses études viti-œno. Le domaine cassidain du Bagnol, au pied du Cap Canaille, a ainsi récupéré cet automne six hectares en un bloc. « Nous avons fait la vendange mais les raisins n’ont pas été regroupés avec les nôtres pour l’instant car Saint-Louis n’était pas en bio certifié, précise Jean-Louis Genovesi. Nous avons lancé la conversion et à terme, les deux domaines ne devraient faire qu’un ». Pas de cuvée Fonfon donc en 2019 à base du fameux pascal blanc. Ce sera le deuxième domaine qui fusionne ces dernières années après que les frères Santini du domaine Paternel ont récupéré les sept hectares de la Couronne de Charlemagne de la famille Piche (après le décès de Bernard, le fondateur, en novembre 2018). L’encépagement de Saint Louis-Jayne représente 6,04 hectares dont 3,87 ha élaborés en blancs, le reste en rouge – Laurent Jayne ne faisait plus de rosés depuis le millésime 2017. Le domaine du Bagnol s’étend sur 14 hectares produisant 60 % de blancs. Il est planté principalement en marsanne, clairette et ugni blanc pour les blancs, en grenache, cinsault, mourvèdre pour les rouges et les rosés – le domaine avait arrêté de produire des rouges entre 2005 et 2014 et les a relancés en 2015. Le Bagnol est certifié en bio depuis 2014.