Crus Bourgeois : les nouveaux de la classe

Ils s’appellent Myon de l’Enclos, Sigognac, Sénejac, Bernadotte, Tourteyron, Laborde, Arnauld… Ce sont les 22 vins qui ont intégré – ou, dans certains cas, retrouvé – la liste officielle des Crus Bourgeois pour le millésime 2010, annoncée il y a quelques jours. Une reconnaissance bienvenue pour ces châteaux médocains.

260 vins ont été retenus pour la reconnaissance des Crus Bourgeois 2010, qui a été annoncée officiellement la semaine dernière. La mention « Crus Bourgeois », revenue sur le devant de la scène après avoir connu quelques déboires au début des années 2000, vise à retrouver pleinement sa place de « valeur sûre », associant prestige, prix et qualité, qu’elle a longtemps occupé aux yeux des consommateurs. De nombreux efforts sont déployés par l’Alliance des Crus Bourgeois pour redonner tout son lustre à ce label, et la remise au goût du jour de cette « reconnaissance » remise à plat tous les ans constitue une étape fondamentale. Pour les viticulteurs qui la convoitent, la mention « Cru Bourgeois » constitue, au-delà de son caractère contraignant, une indéniable plus-value commerciale… Parmi les 260 vins qui constituent cette sélection pour le millésime 2010, 22 sont de nouveaux entrants : il s’agit de vins intégrant la liste pour la première fois, ou de vins retrouvant la liste après une absence plus ou moins longue (certains n’y étaient pas revenus depuis 1932…)

Parmi les « nouveaux » de ce cru 2010, citons par exemple : Château Myon de l’Enclos, Château Arnauld, Château Sigognac, Château Sénejac, Château Bellevue de Tayac, Château Bernadotte, Château de Tourteyron, Château du Raux, Château Gravat, Château Laborde, Château Mareil... Autant d’étiquettes qui vont sans aucun doute bénéficier du coup de projecteur de la mention Cru Bourgeois.

Pour Bernard Lartigue, propriétaire du Château Myon de l’Enclos (Moulis), cette reconnaissance « permet de mieux faire connaître notre petite structure de 5 hectares, mais aussi d’ouvrir de nouveaux marchés, notamment en Asie, où les consommateurs sont demandeurs de cette mention ». Bernard Lartigue a préféré présenter Myon de l’Enclos plutôt que son « navire amiral », le Château Mayne-Lalande (Listrac-Médoc) : « ancien Crus Bourgeois Supérieur, ce dernier jouit d’une notoriété assez établie pour ne pas avoir besoin de la mention aujourd’hui. A moins que l’Alliance ne décide, comme certaines rumeurs l’avancent, de réintroduire une notion de classement entre les Crus Bourgeois, auquel cas cette émulation pourrait s’avérer intéressante ».

Est-ce à dire que la mention « Crus Bourgeois » est surtout utile aux vins en mal de reconnaissance souhaitant conquérir de nouveaux marchés ? Louis Allard, responsable commercial du Château Sigognac (Médoc), modère : « la mention Cru Bourgeois est importante pour l’image, pour le prestige du vin, on intègre une reconnaissance reconnue depuis longtemps. Après, sur le plan commercial, cela apporte un plus, mais ce n’est pas l’agument stratégique principal. Au Château Sigognac, dont nous avons repris les rênes depuis 2009, il a fallu beaucoup investir, recomposer les équipes, remettre le vignoble en ordre de marche, moderniser les structures, changer le design de l’étiquette, tout cela pour honorer l’histoire de Sigognac, qui était déjà Cru Bourgeois en 1932… Finalement pour nous, il est plus important de capitaliser sur le nom Sigognac que sur la mention Cru Bourgeois, même si cela s’avère positif à l’export et sur le marché français ». Ce que confirme Bernard Lartigue : « la grande force des Crus Bourgeois, c’est d’abord de proposer un créneau prix-plaisir, entre 5 et 20 €, unique au monde pour le consommateur ».

LE PLUS DE « TERRE DE VINS » : 10 CRUS BOURGEOIS A ACHETER LES YEUX FERMÉS

Château Belle-vue (Haut-Médoc)
Château Paveil de Luze (Margaux)
Château d’Agassac (Haut-Médoc)
Château d’Arsac (Margaux)
Château Escot (Médoc)
Château La Tour de Pez (Saint-Estèphe)
Château Rollan de By (Médoc)
Château Poitevin (Médoc)
Château Myon de l’Enclos (Moulis)
Château de Villegeorge (Haut-Médoc)
Château Le Crock (Saint-Estèphe)

M.D.