Des cépages modestes… plein d’avenir !

Avec leurs caractéristiques bien dans l’air du temps, les cépages modestes, attirent de plus en plus l’intérêt. L’universitaire Jean Rosen est leur ardent promoteur.

Jean Rosen, docteur en histoire de l’art et archéologie et directeur de recherche émérite CNRS, Université́ de Bourgogne, a été touché par le goût d’un picpoul oublié, chez des amis vignerons en Minervois dans les années 80. Le chercheur s’est donc mis à pister ces cépages rares. En France, 200 cépages sont autorisés (inscrits au catalogue officiel des cépages cultivables). Merlot, ugni blanc et grenache noir occupent un tiers du vignoble français. Avec le journaliste Philippe Meyer et André Deyrieux consultant en œnotourisme, Jean Rosen a fondé une association vouée à la sauvegarde des cépages anciens et patrimoniaux, qui organise les Rencontres des cépages modestes depuis 2012.

Des rencontres, un manifeste
Chaque novembre, vignerons, cavistes, sommeliers, amateurs et sympathisants se retrouvent pour sauver de l'oubli ces cépages modestes, avec un manifeste : « … Considérer la modestie dont il s’agit ici comme une valeur humaine, éminemment respectable. Une valeur d’avenir, une valeur durable. La modestie ampélographique ne vise pas la compétition, le toujours mieux, le toujours plus. … Elle revendique une existence assumée, déterminée et refuse les superlatifs, à la recherche d’une vérité locale, une histoire de quelque part. Les cépages « modestes » sont bien chez eux, reflet du rapport intime et irremplaçable entre la nature d’un endroit bien précis et un homme, le vigneron, qui entend faire quelque chose qui lui convient, continuer à écrire de son mieux et dans la durée une page commencée il y a longtemps. ».

Des qualités du passé, des atouts pour l’avenir
Ces cépages modestes peuvent apporter des réponses aux défis climatiques : Faible potentiel alcoolique, résistance aux maladies, adaptation au biotope… À l’heure où beaucoup de consommateurs dans le monde raisonnent en termes de cépages, ces « modestes » apportent la « nouveauté de l’ancien », enracinés dans leur terroir, avec une histoire à raconter, un goût non-standardisé…