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Fin de vendanges en douceur en Touraine

©S du Petit Thouars

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

09.10.2023

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L’exceptionnel beau temps des premiers jours de l’automne permet aux vignerons de Touraine de poursuivre tranquillement leurs vendanges. Les pressoirs sont bien remplis et la qualité est au rendez-vous. Coup d’œil réjoui en Touraine sur les appellations Vouvray et Chinon.

« Un millésime bizarre » s’exclame Benoit Gautier, le président des vignerons de Vouvray (Indre & Loire) à la tête de ses 43è vendanges qui ont « mal commencé, mais se terminent bien », sans atteindre l’excellence qu’on pouvait espérer jusqu’à fin août. Les conditions étaient idéales pour le chenin blanc, unique cépage des vins blancs vouvrillons, jusqu’à début septembre, mais il a eu la pluie : « Trois jours de pluie en plus, et c’était la catastrophe, même s’il y a bien pire chez des voisins que les 20 mm que nous avons reçus » précise-t-il.  Il n’y a pas eu de gel ou de grêle, pas trop de mildiou car juin n’était pas pluvieux. « Pour les bulles, c’est impeccable, acidité et volume, pas trop d’alcool. Pour les blancs, les volumes sont là donc cela nous permet de trier si besoin, des demi-secs se profilent » explique le vigneron qui est satisfait de ce qui est sa dernière récolte avant la retraite et la transmission d’une partie de ses vignes à son frère. Dès mi-septembre, les températures sont redescendues avec une grande amplitude entre matin et après-midi. L’alternance froid chaud est un peu compliquée pour les fruits. Les vignerons espéraient un vent d’est qui conserverait le fruit en concentrant. Au dernier jour de septembre, les deux tiers des récoltes sont rentrés et la météo clémente autorise à ne pas se presser. Il pense que les vins de 2023 auront des points communs avec ceux de 2018. 

Du jamais vu
« Cette année, tout le monde a été mis à l’effort. Le climat était vraiment éprouvant. On a l’habitude de travailler dur, mais là, quelles que soient les générations, bio ou pas bio, ça a été très dur, un combat de tranchée » explique Sébastien du Petit Thouars, vice-président de l’appellation Chinon (Indre & Loire), à la tête du château dont il porte le nom. Chez lui à St Germain-sur-Vienne, la situation en plateau ventilé, le mildiou a été limité, mais il n’y a pas de généralité sur la vaste appellation Chinon, chacun s’est battu comme il pouvait avec des résultats variés. « Pour moi, le pire a été la pluie et l’oïdium en août. L’oïdium est arrivé par en dessous, comme un serpent vicieux. Personne, même les vignerons les plus burinés, n’a le souvenir de cette violence, d’avoir subi un climat tropical comme cela » poursuit-il. Il va terminer les rouges dans la première semaine d’octobre, avec un bon degré, une maturité technique et phénolique, proche de 2018 ou 2022, mûr mais pas sur-mûr.