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Gaillac mise plus que jamais sur ses cépages autochtones

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

27.06.2017

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C’est officiel, Gaillac peut désormais renforcer les cépages autochtones dans ses vins. L’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) a entériné la modification du cahier des charges de l’appellation, validant la demande des vignerons gaillacois pour renforcer la typicité de leurs vins.

Gaillac veut jouer davantage la typicité. D’abord en augmentant la proportion de cépages principaux dans les assemblages, les cépages secondaires passant de 50 à 30%. « Les consommateurs attendent de plus en plus d’authenticité dans la bouteille et nous voulions augmenter les vins à base de nos principaux cépages que sont le braucol, le duras et aujourd’hui le prunelart, une variété très ancienne qui avait quasiment disparu au début du XXe siècle. Ces trois cépages devront désormais représenter plus de 40% de l’encépagement. » L’Inao a validé l’intérêt du prunelart, particulièrement charpenté sur des arômes de fruits noirs et d’épices ; il ne couvre actuellement qu’une cinquantaine d’hectares mais les projets de plantation devraient l’amener à se développer rapidement. « La syrah reste dans les cépages prioritaires mais elle n’est pas typique de chez nous ; nous avons donc préféré la limiter à 70% et ne pas l’autoriser en monocépage, précise Cédric Carcenac. Le merlot, le cabernet sauvignon et le gamay complètent toujours les assemblages. »

L’avènement du prunelart

L’avènement du prunelart, père du malbec, comme l’un des cépages prioritaires est annoncé comme la modification principale du nouveau cahier des charges. Replanté dans les années 90 par des vignerons comme l’emblématique Bernard Plageoles, Il sortait plutôt ces dernières années en assemblage en IGP Côtes-du-Tarn ou même en Vin de France. Autre évolution notable, la possibilité de produire des vins rouges en monocépage avec le prunelart mais également à base de braucol et de duras. « Nous faisions déjà des monocépages mais hors appellation, dans le cadre de la loi européenne autorisant l’assemblage 85-15. C’est dans l’air du temps et en phase avec le marché mais ils ne représentent actuellement que 20% de la production, précise le jeune président gaillacois. Seuls à ce jour, les blancs pouvaient être en monocépages. La majorité des vins restera néanmoins en assemblage avec parfois des différences subtiles à la dégustation car leurs profils organoleptiques se ressemblent mais ça participe à la diversité et à l’identification de nos vins. »