Golan Heights : une introduction au vignoble israélien

Le vignoble israélien n’est pas le plus célèbre au monde. En dépit de sa discrétion, il produit des vins de très bonne facture dont Golan Heights est l’un des meilleurs exemples.

À cette latitude (33ème parallèle), difficile d’imaginer que puissent naître des vins dignes d’intérêt. Pourtant, ce serait méconnaître la topographie du pays. Loin d’être uniquement une grande plaine au climat méditerranéen, Israël dispose de paysages très variés sur un petit territoire. Ainsi, au nord-est de Nazareth, à quelques encablures du lac Galilée (le second lac d’eau douce le plus ancien au monde) se trouve l’appellation Galilée considérée comme la plus qualitative du pays. Et en son sein, les vignobles de Golan Heights. Oubliez toutefois la notion de vignoble circonscrit dans un périmètre restreint. La viticulture ici rappelle davantage le Nouveau Monde avec 24 vignobles différents disséminés sur près de 50km de long ! Un ensemble qui permet une production annuelle de près de 6 millions de cols. Question chiffre, il s’agit donc d’un mastodonte du secteur. Mais question qualité ? Eh bien, comme en témoigne Serge Dubs, meilleur sommelier du monde, qui animait cette semaine à Paris une grande dégustation des cuvées , « la gamme produite impose le respect tant elle crée la surprise à la dégustation et s’impose par une vraie personnalité ».

Altitude et sols volcaniques

Ici, la totalité des sols sont d’origine volcanique. Tuf et basalte constituent l’essentiel de la roche. Une typicité intéressante qui, couplée à des altitudes importantes, permet d’obtenir des équilibres admirables. La région est en effet la plus froide du pays. De 400m à près de 1200m, la fraîcheur des montagnes permet de compenser un climat qui, sinon, cuirait littéralement les raisins. A cela s’ajoute une pluviométrie raisonnable et sans commune mesure avec le désertique Néguev du sud du pays. Les atouts sont donc nombreux. Les vignobles les plus élevés sont à l’origine de la production de vins blancs. Parmi eux, des vins effervescents produits en méthode traditionnelle. Le Yarden Blanc de blancs millésimé 2010 surprend par son nez miellé teinté de fruits blancs et des notes de noix fraîche. Un vin encore très vibrant porté par une très belle acidité. C’est d’ailleurs le fil rouge de tous les vins sous la marque Yarden. Le sauvignon blanc 2017 est également très élégant, légèrement exotique mais sans excès. Les rouges pour leur part rappellent tout de même que le soleil est ici intense. La maturité des raisins est toujours importante. Les arômes, généralement de fruits noirs compotés s’associent souvent à des notes de cuir et d’épices. Le Yarden petit verdot 2014 en est un exemple. Un monocépage rare qui évite parfaitement l’écueil de la rusticité. De même pour le Yarden cabernet-sauvignon 2014. Un vin droit, aux tannins soyeux et doté d’un dynamisme certain grâce à une trame tannique énergique. Tous ces vins coûtent entre 10€ et 18€. Leur rapport qualité-prix est donc le dernier argument pour convaincre les amateurs de découvrir ces vins méconnus.