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« Gruaud Larose doit vivre avec son temps »

Auteur

La
rédaction

Date

09.02.2012

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Saint-Julien. Dans la propriété de Jean Merlaut, Second Grand Cru Classé en 1855, quatre personnes se consacrent toute l’année à l’offre touristique. L’oenotourisme est devenu une priorité à Gruaud Larose.

« La société évolue. On voyage plus facilement. Les gens éprouvent davantage le besoin d’avoir leur propre expérience, de voir par eux-mêmes. L’oenotourisme, j’y crois beaucoup ! » De la parole aux actes, Jean Merlaut, le propriétaire de Gruaud Larose, ce Second Grand Cru Classé en 1855 de l’appellation Saint-Julien, s’est donné les moyens de recevoir dans son élégante propriété médocaine des visiteurs qui deviendront des « ambassadeurs » potentiels à travers le monde.

Pour convertir ces « disciples » qu’il veut plus nombreux, c’est dans l’humain que le viticulteur a d’abord souhaité investir. Depuis trois ans, Gruaud Larose Oenotourisme, une société créée au sein du château, est dirigée avec talent par Maisa Mansion, titulaire d’un master en tourisme et formée comme sommelière à l’université du vin de Suze-la-Rousse. Elle est aujourd’hui épaulée par trois nouveaux collaborateurs. En équipe, Maisa, Bérit Simonsen, Elodie Gratuze et Patrick Vibert travaillent à élaborer une stratégie de développement, à faire évoluer les visites, à rendre Graud Larose toujours plus attractif. « Nous avons quatre personnes à l’année. Ce ne sont pas des guides. Avant toute chose, ce sont des professionnels qui ont une bonne connaissance du vin. Ils participent à l’évolution de la propriété. Et ils sont là pour faire partager aux visiteurs un peu de l’intimité de Gruaud Larose », précise Jean Merlaut.

« Le château est toujours ouvert »

« En 2011, nous avons reçu 5500 visiteurs à Gruaud. C’est 50% de plus en l’espace d’un an. Le pic de fréquentation se situe entre juin et septembre. Mais nous commençons aussi à avoir un peu plus de monde le reste de l’année. Le château est toujours ouvert. L’hiver nous cherchons à proposer d’autres visites et animations, comme un atelier cuisine, des cours de dégustation », explique Maisa Mansion, pour qui cette période est privilégiée. Si le chiffre d’affaires de la société Oenotourisme reste marginal en 2011, les prévisions pour la saison 2012 annoncent une évolution importante. Jean Merlaut a conscience qu’une phase d’investissements est nécessaire avant de récolter les fruits de ces efforts consentis par le château et son équipe. Dans le détail, la saison passée, Gruaud Larose Oenotourisme a reçu à 36% des francophones, 33% des anglophones. L’Asie, avec la Chine essentiellement, représente 9% du passage. « Et ils sont toujours plus nombreux » relève Maisa Mansion. Il y a ensuite les Allemands, les Hollandais, et des personnes qui arrivent d’Amérique du Sud et d’autres pays.

Escapade sur le « Chemin Blanc »

Randonnée dans les vignes et dans les jardins de la propriété, sans oublier un retour dans le passé, puis un détour dans les chais et pour finir par la dégustation de trois vins. Le « produit phare » des visites de Gruaud est appelé « Chemin Blanc ». Lors de la 9ème cérémonie des Best Of Wine Tourism, il a été lauréat 2012 dans la catégorie « Valorisation des pratiques environnementales ». Un encouragement pour une propriété qui reste aussi accessible au plus grand nombre. « L’incontournable », une découverte de la propriété vendue à un tarif de 15 euros en visite privative et 8 euros en groupe, est dans l’esprit d’une politique d’ouverture revendiquée par Jean Merlaut et ses collaborateurs. Afin de continuer à séduire les visiteurs, le programme oenotourisme prévoit un atelier vendange, mais aussi un réceptif pour des séminaires, des cocktails, des déjeuners ou des dîners dans les murs du château. « Si vous venez à plusieurs reprises chez nous, nous sommes en capacité de vous faire découvrir des choses nouvelles à chaque fois » assure le propriétaire des lieux, convaincu que Gruaud « doit vivre avec son temps ». Et de conclure avec passion: « Le vin, c’est le partage, un autre langage avec ses codes, qui permet de faire passer bien des messages ».

Julien Lestage