Accueil Le « plus grand complexe œnotouristique d’Europe » annoncé à Libourne

Le « plus grand complexe œnotouristique d’Europe » annoncé à Libourne

(© Michel Ohayon et Michel Pétuaud-Létang)

Auteur

Laura
Bernaulte

Date

14.01.2021

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La ville de Libourne et l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon ont conclu un partenariat pour la réhabilitation des anciennes casernes militaires, aux portes des vignobles de la rive droite. Ouverture prévue à l’horizon 2024-2025.

L’initiative fait mouche en ces temps peu propices aux projets et aux investissements. C’est en effet une entreprise colossale dont Michel Ohayon (PDG du groupe FIB Financière Immobilière Bordelaise, à la tête du Grand Hôtel Intercontinental de Bordeaux, des Galeries Lafayette, de Camaïeu, et propriétaire du château Trianon à Saint-Emilion) et Philippe Buisson (maire de Libourne et président de la Communauté d’agglomération du Libournais) ont dessiné les contours, hier après-midi, à la presse et aux élus locaux réunis à l’hôtel de ville de Libourne. Sous les projecteurs : l’ancienne École des Sous-Officiers de Gendarmerie (ESOG), friche de près de sept hectares au cœur de la ville de Libourne, inoccupée depuis 2009, comprenant pas moins de quatorze bâtiments sur 31 000 m². Le site est voué à se muer en un gigantesque complexe comprenant 50 000 m² de commerces, un hôtel cinq étoiles inspiré du modèle du Grand Hôtel Intercontinental de Bordeaux, un musée mettant à l’honneur voitures de collection et centre d’art contemporain, un lieu dévolu à la brocante, un palais des congrès-auditorium, et un parc de loisirs intérieur.

« Premier centre commercial du vin, grenier du vin mondial »

Centre névralgique de ce projet, le lieu intégrera sur 25 000 m² « un des tout premiers centres commerciaux dédiés au vin. » Il abritera entre autres la plus grande cave mondiale, faisant la part belle aux vins de Bordeaux. Elle proposera une expérience entre dégustation physique et digitalisation omniprésente, pour permettre aux touristes de commander à distance, une fois de retour chez eux, les vins découverts sur place. Pour compléter cette offre, viendront également s’adjoindre des commerces valorisant le terroir, autour d’épiceries et d’un marché frais. Mais ce n’est pas tout. Afin de composer un panel commercial d’envergure, sont aussi prévus 25 000 m² de boutiques de mode et d’équipement de la personne, sur un créneau luxe et haut-de-gamme, sans toutefois tomber dans « une vitrine inaccessible pour les Libournais », rassure le maire de Libourne.

Une architecture mixte

Si ce projet se veut visionnaire, il tient à cœur à Michel Ohayon tout comme à la municipalité libournaise de respecter l’aura patrimoniale de ce site, édifié à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Même s’il n’est pas encore arrêté avec précision dans sa forme définitive, certaines grandes lignes de son architecture en sont néanmoins déjà connues. S’allouant le savoir-faire et l’expérience de l’architecte bordelais Michel Pétuaud-Létang, le futur complexe doit s’articuler autour de deux ailes parallèles existantes, chacune affichant plus de 120 mètres de long : l’aile des soldats et le manège à chevaux, qui accueillerait la partie cave à vins sous ses splendides voûtes. La construction de nouveaux bâtiments est aussi envisagée, afin de créer un ensemble à « deux niveaux montants et descendants, sans jamais aucune impasse, avec des rues en contrebas à ciel ouvert », abritant les futures boutiques.

Belles perspectives

Au-delà de l’investissement financier dantesque que représente cette réhabilitation, ce que voient avant tout ses instigateurs, ce sont les retombées attendues. Ils tablent sur « six à huit millions de touristes par an », clientèle locale mais aussi mondiale, notamment chinoise et américaine lorsque la crise sanitaire permettra à nouveau les déplacements fluides. Pour soutenir ce projet, 150 partenaires sont pressentis. Parmi eux, des groupes de luxe tels que LVMH, ainsi que d’autres « partenaires potentiels qui nous contactent déjà spontanément pour faire partie de cette aventure », expose Michel Ohayon. Le top départ du chantier est espéré pour 2023.