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Les vins du Centre-Loire s’attaquent au plan filière 2030

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

27.11.2019

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Les Vins du Centre-Loire avec une nouvelle équipe de présidents, directrice et ingénieure agro vont s’atteler à mettre en œuvre d’ici 2030 un plan filière axé sur le Développement Durable.

« Nous sommes en réflexion depuis un an sur les bonnes pratiques pour être en HVE d’ici 2025 et nous nous engageons dans un plan filière sur le développement durable à l’horizon 2030, annonce le vigneron Jean-Dominique Vacheron, nouveau co-président du Bureau Interprofessionnel des Vins du Centre-Loire (BIVC) avec la négociante Anne Clément. Le tandem en a remplacé un autre, Emmanuel Charrier et Catherine Corbeau-Mellot, démissionnaires au début de l’automne après le départ du directeur Benoit Roumet à ce poste pendant 25 ans, depuis la création du BIVC*. « C’est la fin d’un cycle et il faut reconstruire le BIVC avec d’autres perspectives que seulement vendre du vin, aller jusqu’au recyclage de nos déchets en passant par une viticulture plus vertueuse ».

Une nouvelle directrice vient d’être engagée, Rosalinde Jaarsma (auparavant à la direction de la communication du Comité de Promotion des Vins de Sancerre). Elle entrera en fonction début janvier et travaillera avec la jeune ingénieure agro Camille Raynal, recrutée pour suivre le plan filière Développement Durable 2030 et mettre en œuvre le volet œnotouristique. « Nous travaillons à réduire les intrants, reculer la date de mise en bouteille, inciter à communiquer davantage sur les lieux-dits que sur les cuvées ou le cépage… », précise Jean-Dominique Vacheron. « Une AOC à forte notoriété comme le sancerre et en monocépage, sauvignon en blanc et pinot noir en rouge, n’est pas obligée de communiquer avec le cépage sur l’étiquette, reconnait Maroussia Tatin du domaine du Tremblay (Quincy). C’est plus difficile pour les autres appellations qui ont également du gamay, du chardonnay, du pinot gris, du melon de Bourgogne et même du chasselas ».

Une com’ qui reste en blanc majeur

La communication restera sur les blancs qui représentent plus de 80% de la production (sur un total d’environ 45 millions de bouteilles par an) et qui font l’image de l’appellation, plantée à plus des trois-quarts en sauvignon. Sancerre reste la locomotive avec plus de la moitié des volumes – il est exporté à 60% contre 48% pour la moyenne de Centre-Loire, « mais Menetou-Salon bénéficie également d’une belle dynamique tandis que Pouilly Fumé, la deuxième en volume produits, peine davantage sans parler des aléas climatiques qui ont eu un fort impact sur certains secteurs, en particulier Châteaumeillant, d’autant plus touché que c’est l’une des plus petites AOC de la région (devant Pouilly-sur-Loire) », précise Jean-Dominique Vacheron. « Les rosés à 6% marquent le pas et nous voulons aussi faire parler des rouges, même s’ils nécessitent plus de travail et nous avons encore des progrès à faire ».

Une cartographie a été établie au début de l’année afin de mieux connaître les sols pour développer des sélections parcellaires en fonction des terroirs. Le BIVC, en collaboration avec le Ceps Sicavac (Service Interprofessionnel de conseil agronomique, de vinification et d’analyses du Centre), poursuit les recherches pour préserver le patrimoine, étoffer la collection de sélections massales pour le conservatoire-pépinière et étudier la mortalité des pieds, le travail sur la taille, le stress hydrique, la replantation de cépages autochtones… Des travaux réalisés en partenariat avec quatre pépiniéristes particulièrement pointus en matière de maîtrise du végétal. Près de 40% du budget du BIVC sont d’ailleurs consacrés au R&D.

*8 AOC (Sancerre, Pouilly-Fumé, Pouilly sur Loire, Menetou-Salon, Quincy, Reuilly, Coteaux du Giennois et Châteaumeillant), et 2 IGP (Coteaux de Tannay et Côtes de la Charité), 693 vignerons, 46 négociants, 2 caves coopératives