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Montpellier : VinOmed épisode 2, un bilan mitigé

Auteur

Yoann
Palej

Date

28.10.2022

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La deuxième édition du salon VinOmed, qui a eu lieu à Montpellier les 24 et 25 octobre, laisse un goût d’inachevé pour la plupart des vignerons. Le nombre d’exposants en hausse et la communication en amont laissaient espérer une fréquentation plus importante, il n’en a rien été. Les cavistes et restaurateurs locaux ont été trop peu nombreux à se déplacer.

Lundi, premier jour du salon, jour attendu d’effervescence. Les allées sont pourtant clairsemées dans le parc d’expositions de Montpellier où le salon VinOmed, deuxième du nom, avait convié 120 exposants (53 appellations, 17 IGP et Vins de France) à venir rencontrer les professionnels du secteur. Mais le message n’est pas forcément passé. « C’est assez décevant compte tenu du faible taux de visiteur, juge Julie Robert, responsable marketing et commercial au domaine de Blanville à Saint-Pargoire dans l’Hérault. L’organisation et le format sont bons mais la principale cible, les CHR, ont été trop peu présents pour rendre le salon rentable. » Même son de cloche du côté de Limoux avec Françoise Antech de la Maison éponyme : « Le but premier était de prospecter et là, on est un peu restés sur notre faim. Dommage parce que nous avons vraiment besoin d’un salon local pour être plus fort ! » À ses côtés, sur le stand des Vinifilles, Fanny Boyer a quand même cumulé 15 rendez-vous. « On avait fait un gros travail d’emailing et les acheteurs du Gard se sont déplacés en nombre mais je n’ai pas vu de cavistes ni de restaurateurs de l’Hérault, explique la vigneronne du Château Beaubois en Costières de Nîmes. Ça n’a pas de sens d’avoir deux salons à deux dates différentes dans la même ville, il faudrait réunir VinOmed et Dégustez en VO sur un seul événement. » Un constat implacable même si Emmanuelle Schoch du Mas Seren en IGP Cévennes a conscience que « Vinisud ne s’est pas fait en un jour et qu’il faut du temps pour pérenniser un salon professionnel. »

 1136 visiteurs en deux jours 

Aperçu sur place le lundi soir, Jean Guizard, ancien président de la Fédération des Cavistes Indépendants, et gérant de deux caves (Aux Grands Vins de France et Megavins) à Montpellier, pense plutôt que « la date n’est pas forcément opportune pour faire du business ». Certains ont pourtant bien travaillé à l’image du Château La Bastide à Escales dans l’Aude. « Nous avons pu nouer des nouveaux contacts avec des clients de République tchèque, des USA, de l’Inde et du Japon, détaille la vigneronne des Corbières Nan Ping Gao. Et deux clients nous ont même rendu visite au domaine suite à Vinomed avec notamment notre importateur historique de l’Ile de la Réunion. » A l’image des délégations coréennes et américaines qui ont passé du temps dans les vignobles à la suite du salon. « C’est vrai qu’avec 1136 visiteurs en deux jours, on est un peu déçus, assume Olivier Darras, le directeur du salon. Mais on a repositionné le salon au cœur du vignoble et je trouve que c’est un aspect positif. Il ne faut pas oublier que l’an passé, on avait eu pas mal de cavistes nationaux et je me dis que le contexte économique avec la crise du carburant a peut-être joué en notre défaveur ? » Sans oublier l’absence remarquée des Chinois et des Russes pour les raisons que l’on connait. Point positif, les onze masterclass et conférences ont fait le plein avec notamment un débat passionné sur les vins désalcoolisés et la réforme de l’étiquetage. « On ne baisse pas les bras, conclut Olivier Darras de Break Events Group. La crise du Covid a pas mal chamboulé les habitudes et il va falloir s’y habituer. On va analyser ce qui n’a pas fonctionné et revenir plus fort que jamais l’an prochain. »