Salon Terre de vins : passeur de passion

Plus de 80 exposants et autant d’histoires singulières. Durant tout le week-end, le deuxième salon « Terre de vins et art de vivre » se tenait à Nîmes. Une occasion rare et privilégiée d’aller à la rencontre des femmes et des hommes qui font le vin, partout en France. Instantanés du salon.

Stand 67, dans le parc des expos de Nîmes. On le devine à peine derrière ses bouteilles mais son nom trône juste au dessus : « Philippe Nusswitz ». Ça vous dit quelque chose ? Il fut meilleur sommelier de France en 1986, à 23 ans à peine ! Il détient d’ailleurs toujours le record du plus jeune sommelier primé. Aujourd’hui, Philippe Nusswitz est davantage célèbres pour ses vins. Passé de l’autre côté de la bouteille en 2002 en Languedoc (Domaine et chambre d’hôtes Philippe et Pascale Nusswitz), après avoir ouvert un restaurant à New York, puis travaillé dans le négoce à Bordeaux notamment, il s’est rapidement hissé au rang de locomotive du Duché d’Uzès. Notamment grâce à sa cuvée Miratus (Syrah, mourvèdre, grenache, 18 €). La rançon d’une grande ambition pour ce terroir, d’un talent certain à vigne… et de l’art de raconter les histoires.

Raconter les Cévennes, c’est l’idée fixe que s’est donné Philippe Nusswitz. Dans le verre, autant que sur l’étiquette. « Il était une fois en Cévennes », c’est d’ailleurs ce que pouvaient lire les visiteurs du salon « Terre de vins et art de vivre », ce week-end, sur les bouteilles signées Nusswitz. Trois millésimes, trois cuvées qui ont leur propre récit et que le sommelier devenu vigneron raconte volontiers. « Un copain vigneron n’avait pas pu vendanger, son épouse étant malade. Il allait tout vendre à la coopérative, mais j’ai voulu vendanger ses vignes ». D’un accident de parcours, découle une nouvelle histoire, une nouvelle cuvée, mêlant alicante, tempranillo, carignan et grenache. Un vin plein de fruit, d’anecdotes… et 100% nature. La première « histoire en Cévennes » était née, suivie de deux autres « numéro 2 » et « numéro 3 », que cavistes et amateurs ont été nombreux à venir déguster ou redéguster au salon de Nîmes. « Notre métier, c’est aussi de partager notre passion », défend Philippe Nusswitz.

Quelques mètres plus loin, une autre histoire, celle de la cave coopérative du vignoble de la voie d’Héraclès (dans le Gard, au sud d’Alès). Là, on se laisse raconter l’épopée de ces quelque 80 vigneronnes et vignerons coopérateurs qui, avec 400 ha cultivés en bio, se revendiquent être les plus gros producteurs de vins « AB » en France ! Rien que ça. Une dynamique née de la création d’un superbe caveau à Vergèze en 2007 qui a donné un second souffle à la cave. Ici aussi, on fourmille d’idées. Lieux de vente repensés, philosophie respectueuse du terroir et de l’environnement, démarche qualité poussée à son paroxysme (avec un système de bonus-malus pour les vignerons selon la conduite de leurs vignes)… On veut montrer que les caves coopératives sont pleines de ressources et de talents. Et les initiatives ont porté leurs fruits. Sur la table de dégustation de Sonia Belchi (directrice du caveau) : « Fiesta », le dernier bébé d’Héraclès. Un 100% muscat petits grains très frais et floral, vendangé la nuit, au début du mois d’août. Fiesta a tout récemment reçu une médaille d’or au Concours des vins gardois (partenaire du salon), mention spéciale coup de cœur. Et un autre vin également dégusté lors du salon, la cuvée 100% viognier vendanges tardives (« Nectar de viognier ») a été distinguée aux « Féminalises », la semaine dernière.

Dans les allées du salon « Terre de vins et art de vivre » de Nîmes, durant trois jours, les belles histoires de vin se sont racontées avec tous les accents des terroirs français. Du Languedoc à la Champagne, en passant par l’Alsace, la Loire, la Bourgogne, le Bordelais ou encore le Rhône. Et l’histoire ne fait que commencer ! Les prochaines rencontres « Terre de vins et art de vivre » sont déjà programmées : à Montpellier, du 26 au 28 octobre, à Narbonne (2ème édition), du 7 au 9 décembre et à Bordeaux les 15 et 16 décembre prochains.

Cyril Charon