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En Champagne, les syndicats s’entendent pour limiter le chômage partiel

Auteur

Yves
Tesson

Date

09.04.2020

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Les syndicats du champagne ont signé le 19 Mars un accord qui témoigne une fois de plus du pragmatisme et du sens de l’intérêt collectif des acteurs de la profession.

Si quelques maisons achèvent des tirages pour faire place nette dans les cuves et se préparer à accueillir la future vendange, l’activité dans les caves a été largement réduite. La fin du confinement ne résoudra pas tous les problèmes. Dans la perspective des nouvelles taxes imposées par Donald Trump et pour prévenir les difficultés que pourraient susciter le Brexit, des stocks importants ont été exportés l’année dernière aux USA et au Royaume-Uni. Ces bouteilles n’ont pas été vendues et retarderont la reprise des expéditions. Le confinement aura aussi provoqué la faillite d’un certain nombre d’acteurs essentiels de la distribution : des importateurs, des restaurateurs, des cavistes… « La filière vin va maigrir. Il faudra du temps pour reconstruire ces circuits et ces partenariats » confie Antoine de Boysson, directeur export chez Philipponnat.

En attendant, doit-on recourir massivement au chômage partiel ? C’est la solution de facilité. Elle ne coûterait rien aux entreprises mais pèserait d’abord sur les finances de l’État, dont la dette est déjà lourde. Quant aux employés, ils ne toucheraient que 70% de leur salaire brut. Ou faut-il, selon une philosophie bien champenoise, se passer du pouvoir central, dont on redoute ici toujours l’intrusion, et imaginer entre les acteurs locaux les solutions les plus adaptées aux intérêts des professionnels ?

C’est dans cette perspective que l’Union des Maisons de Champagne a proposé d’adapter le dispositif conventionnel de modulation du temps de travail, en élargissant, à titre exceptionnel, de deux à trois, le nombre de semaines à « 0 heures ». La CGC et FO ont signé. Ainsi, les salariés touchent leur plein salaire et les heures non travaillées seront rattrapées ultérieurement ; les Maisons pourront compter sur davantage de disponibilité de leur personnel, sans surcoût, pour tirer le meilleur parti de la reprise lorsqu’elle se manifestera.