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The Winemakers’ collection : un 11e millésime signé Hubert de Boüard

Auteur

Laura
Bernaulte

Date

06.07.2017

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Le co-propriétaire du château Angélus et œnologue-consultant a répondu à l’invitation de Philippe Raoux à livrer son interprétation du millésime 2016 sur le terroir du château d’Arsac, en blanc et en rouge.

A la façon d’une mélodie, le terroir joue chaque année sa partition. Et la main de l’homme, chef d’orchestre, n’est pas innocente dans l’harmonie de cette composition. C’est pour mettre en évidence le rôle des winemakers, ces « faiseurs de vin » le plus souvent dans l’ombre, que le propriétaire du château d’Arsac (Médoc), Philippe Raoux, a imaginé en 2005 « The Winemakers’ Collection ». A chaque millésime, le domaine accueille un nouveau vinificateur pour qu’il crée sa cuvée à partir du terroir d’Arsac, de la vigne jusqu’à la mise en bouteille. Après de grands noms bordelais mais aussi étrangers, c’est une autre figure incontournable de Bordeaux qui signe cette 11e saison : Hubert de Boüard, copropriétaire du 1er grand cru classé A de Saint-Emilion château Angélus et œnologue-conseil.

« Le winemaker est ce que le chef est au grand restaurant » aime à rappeler Philippe Raoux. Avec « The Winemakers’ Collection », le propriétaire souhaite instituer la signature du vinificateur comme repère et critère de choix du vin pour le consommateur. Chaque année, le terrain de jeu est inchangé : une parcelle d’une dizaine d’hectares, huit de cépages rouges et deux de cépages blancs, parmi les 112 ha que compte Arsac. Durant environ trois ans, Philippe Raoux met à disposition du winemaker les moyens matériels et humains d’Arsac pour lui permettre de composer son vin. Seul impératif : produire 30 000 bouteilles de vin rouge en AOC haut-médoc, et 6 000 bouteilles de blanc en AOC bordeaux. Une aventure en forme de rêve pour tout winemaker, comme le confie Hubert de Boüard : « c’est comme si Philippe Raoux nous disait vous voulez quelle voiture et sur quel circuit ? Que demander de plus ? »

2016 en rouge et blanc

Le consultant s’est frotté à un millésime 2016 à rebondissements, « complexe jusqu’au 20 juin 2016, puis un véritable bonheur car tout s’est déroulé comme on le souhaitait » se souvient-il. Dans ce millésime, réactivité et adaptabilité étaient de mise, deux qualités qui ne manquent pas à l’œnologue, d’ailleurs surnommé « le pragmatique » par Philippe Raoux. « Hubert est un homme libre de tout, qui n’hésite pas à réagir vite si les choses changent, à dire un jour blanc et le lendemain noir » constate-t-il.

Hubert de Boüard est le troisième winemaker à produire une cuvée rouge et une cuvée blanche, après Dany Rolland en 2014 et Alain Raynaud en 2015. En rouge, puisant dans ses racines rive droite, Hubert de Boüard a créé un vin en vinification intégrale dominé par le merlot à 60%, complété de 40% de cabernet sauvignon. Un vin que le winemaker a voulu « dense mais élégant, à la fois croquant, sur le fruit, la fraîcheur, la tension, pas trop cuit, avec une pointe épicée. Un vrai millésime énergisant, rafraîchissant et désaltérant, à la grande buvabilité. » Pour Philippe Raoux, c’est un nectar « dans un pur style saint-emilionnais, racé et solide ».

En blanc, ce n’est pas la rive droite de Bordeaux qui a inspiré Hubert de Boüard, mais la Loire, « vignoble où se retrouvent les plus grands sauvignons ». Avec la perspective de vinifier des vins « à la maturité charnue, tendus, cristallins, avec pas mal de chair », il a opté pour une cuvée monocépage sauvignon avec une fin de vieillissement en fûts d’acacia et non de chêne, amenant ainsi « beaucoup de fraîcheur et d’élégance. »

Les cuvées de la « Winemakers’ Collection » sont commercialisées à la boutique d’Arsac et sur la boutique en ligne shop-arsac.com, ainsi qu’à l’export. Avec une mise en bouteille prévue pour 2018, la cuvée « Hubert de Boüard » est vendue au prix public de 27-28 € en rouge, et d’environ 15€ en blanc. Sur le millésime 2017, ce sera au tour du « Bad boy » Jean-Luc Thunevin, propriétaire de château Valandraud, consultant et négociant bordelais, de s’essayer à l’exercice.