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Vendanges dans la Loire : très peu mais du bon

Vieux pieds de cabernet franc en fin de maturation au Clos de l'Echo à Chinon (photos I. Bachelard)

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

04.10.2016

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Dans le vignoble ligérien, les moûts fermentent déjà vers l’Atlantique tandis qu’à l’est on attend encore la pleine maturité pour vendanger. Le beau temps est au rendez-vous. A défaut de quantité, la qualité semble assurée.

Muscadet
En ce début d’octobre, aux portes de Nantes, le vignoble de Muscadet termine des vendanges rapides, puisque les quantités sont minimes. Mais le soleil a brillé les deux dernières semaines de septembre et les vendanges sont saines. Pascal Guilbaud, qui gère un domaine familial de 75 ha en Muscadet de Sèvre & Maine voit la situation avec philosophie : « On a pratiquement eu les sept plaies, le gel en avril, la pluie, la floraison hétérogène, les maladies cryptogamiques (dont le mildiou) puis la sécheresse avec des grillures de baies. » Mais il apprécie la qualité de la vendange : le 3 octobre, il ramassait des raisins à 12, 9° sur ses vignes de la Pingossière. Mais ce sera sans doute une demie récolte, une des plus petites qu’il ait jamais vues, un peu, hélas, comme en 1991.

Anjou
En Anjou, les vendanges ont commencé la dernière semaine de septembre. Comme toujours doucement puisque les cépages, les sols variés et les types de vins ont chacun leurs exigences. Patrick Baudouin, vigneron à Chaudefonds-sur-Layon, préfère sourire de cette année terrible : « La seule catastrophe à laquelle on a échappé c’est la grêle ». Tout le monde a été plus ou moins touché par le gel. Sur ses 14 ha, il lui manquera sans doute entre 3 et 4 ha de récolte. « C’est beau, mais il n’y aura pas beaucoup de jus. Les cabernets supportent moins bien le manque d’eau que les chenins. Il faut les attendre. La pourriture noble s’installe doucement, mais je ne sais pas si je ferai des liquoreux » résume-t-il.

Touraine
En Touraine, les sécateurs s’affûtent doucement sous le soleil. A Chinon, Arnaud Couly-Dutheil, propriétaire du fameux Clos de l’Echo prévoit de récolter à partir du 10 octobre. Il envisage 40% de perte chez lui comme sur l’ensemble de l’appellation. Ici aussi le gel du 27 avril a été terrible mais « septembre a été extraordinaire, avec les 35 mm de pluie dont nous avions besoin mi septembre ». Au nord de la Loire, Bourgueil est un des vignobles les plus sinistrés : « Je suis comme la moyenne de Bourgueil, gelé à 80%, je ferai entre 10 et 15 hl à l’hectare, sur les 55 autorisés » déclare François Delaunay, du domaine de la Lande. La floraison était étalée, la maturité est donc assez hétérogène. « Le peu qu’on a est joli, nous avons eu deux fois 12 mm d’eau en septembre, il en faudrait un peu encore pour commencer à couper vers le 10 octobre » précise-t-il.

Ci-dessous : premier jus de Muscadet (photo I. Bachelard)