Accueil Vin et rugby : quel vin boire avec… un Roumain ?

Vin et rugby : quel vin boire avec… un Roumain ?

Mihai Macovei, capitaine de l'équipe de rugby de Roumanie.

Auteur

Anne
Serres

Date

23.09.2015

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Les Bleus affrontent les Chênes ce mercredi 23 septembre en Coupe du Monde de Rugby. Nation modeste – mais passionnée – en Ovalie, la Roumanie est aussi une nation du vin, douzième producteur mondial.

L’équipe roumaine a aligné ses joueurs les plus expérimentés pour relever le défi du match contre la France. C’est toujours une rencontre à part pour les Daces, car le rugby aurait été rapporté en Roumanie par des étudiants roumains en échange à Paris au début du XXème siècle. Aujourd’hui, les effectifs de l’équipe nationale roumaine sont composés de joueurs issus majoritairement des clubs nationaux de Bucarest et de Timisoara mais on note que le capitaine, Mihai Macovei, évolue au poste de 3ème ligne au RC Massy alors qu’au sein du pack avant, les piliers Mihăiță Lazăr et Ion Paulică jouent respectivement à Castres et à Perpignan, alors que le pilier, Otar Turashvili a rejoint l’équipe de Colomiers.

On aura donc le choix entre leur servir un vin marqué Sud-Ouest, du côté de Fronton ou de Gaillac, ou partir vers le Roussillon. A Gaillac comme en Roussillon, on produit des vins secs comme des vins liquoreux, dans toutes les couleurs et cette variété nous permettra de jouer sur des palettes aromatiques et des styles variés. Car oui, sous des dehors solidement campés, les vins de ces régions cachent des trésors de diversité, des surprises de douceur et de subtilité, à l’image des joueurs du pack avant. Derrière le cou de taureau et sous la masse de muscles, bâtis pour affronter la mêlée, il y a un petit cœur qui bat !

La Roumanie du vin, un peu comme son équipe de rugby, mêle une histoire propre et un lien à la France. La plus latine des nations d’Europe de l’Est connaît le vin depuis plus longtemps que nous, la Dacie cultivait déjà la vigne et vinifiait ses raisins avant la conquête romaine : les comptoirs grecs étaient passés par là. Par la suite, les invasions saxonnes ont apporté des cépages germaniques comme le welschriesling et la famille des (gewurz)traminer sur les flancs est des Carpates. Et plus récemment, les cépages français ont fait leur apparition, pour répondre à la demande internationale. Douzième producteur mondial, la Roumanie a vinifié en 2014 4 millions d’hectolitres (contre 46, 5 pour la France).

S’il fallait ne retenir qu’un cépage autochtone dans le riche paysage roumain, ce serait la Feteasca. Comme nos grenaches, pinots ou carignans, elle existe en rouge (Feteasca negra) et en blanc (Feteasca alba et regala).

En rouge, elle donne des vins de corps, reflets d’un climat continental à influence méditerranéenne, à la trame tannique présente et aux arômes de fruit rouge (framboise) et noir (pruneau). Au domaine Ceptura, on la vinifie seule en affirmant sa personnalité valaque dans sa cuvée Purpura Valahica. Le vignoble est implanté au cœur de l’historique région de Valachie, au sud du pays. Le même domaine, dans sa collection de vins d’exception Davino, propose aussi un heureux assemblage de Feteasca Negra avec du Merlot et du Cabernet Sauvignon.

Si vous voyagez à Bucarest, le meilleur moyen de découvrir les vins roumains est de vous rendre Boulevard Dacia, chez le caviste Richard Fox (www.foxwines.ro, à droite sur la photo ci-dessous) sujet britannique installé en Roumanie depuis de nombreuses années et passionnant expert des vins roumains.