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[VINISUD] Lirac : pour Jocelyn Raoux, le vin c’est un jeu d’enfant

Auteur

Jean
Bernard

Date

30.01.2017

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Pas plus haut qu’un vieux cep de syrah, ce jeune Liracois produisait déjà quelques bouteilles de son propre vin. Une passion précoce dont il a fait son métier…

Tous ceux qui le connaissent depuis longtemps vous le diront, Jocelyn Raoux a toujours voulu devenu vigneron. La preuve, il n’avait pas dix ans qu’il pouvait fièrement poser sur la table familiale une bouteille de sa propre production. « J’ai commencé à huit ans, avec des bonbonnes inox de 25 litres et un petit pressoir de 30 litres. Et pour assurer le froid, j’utilisais des bouteilles d’eau glacée… » C’était à la fin des années 1990 et dans la famille où l’on est vigneron coopérateur depuis plusieurs générations, on suivait ses progrès au fil des millésimes. « En 2006, mon blanc était excellent ! » Il avait alors 17 ans et déjà pas mal de pratique. « L’année suivante, avec une cuve inox de 200 litres, ma production a pris une autre dimension. J’ai compris qu’avec plus de volume tout devenait nettement meilleur. »

Expérience néo-zélandaise

Comme cet original jeu d’enfant est devenu une passion, Jocelyn Raoux a tracé son chemin : Bac, BTS puis licence de la vigne à Dijon. Il a ensuite décroché son diplôme d’œnologue avant d’obtenir un master de commerce puis de mettre le cap sur la Nouvelle-Zélande pour voir comment on travaillait dans un domaine à l’autre bout du monde. Une expérience enrichissante dans un pays où, mise à part la syrah, les cépages rhodaniens ne sont pas vraiment présents.

A son retour dans les Côtes du Rhône gardoises, le jeune vigneron a travaillé avec son père qui exploitait 15 ha et dont l’ensemble de la production était destiné à la cave de Saint-Laurent-des-Arbres. « En 2015, j’ai repris l’ensemble et je n’ai rien changé aux habitudes. Toutefois, en parallèle, j’ai commencé par acheter 3,5 ha que je travaille en tant que vigneron indépendant. C’est un ensemble de parcelles sur différents terroirs de Lirac, sur le plateau et en coteaux. Certains se trouvent dans la zone historique de l’appellation avec des galets roulés et d’autres sur une zone défrichée avec des éboulis faits de cailloux blancs calcaires et de terre argileuse. »

Le rouge est majoritaire et le rosé très original

En 2015, faute d’installation suffisante, Jocelyn Raoux a vinifié son premier millésime au Château de Manissy, à Tavel. « Un rouge en appellation Lirac dont j’ai produit 4000 bouteilles et qui est un assemblage à 50/50 de syrah et de grenache. Je le vends 7,50 € sur place. Pour le millésime 2016, beaucoup de choses ont changé, j’ai pu m’installer dans un bâtiment familial et, surtout, en plus des 150 hl de rouge, j’ai vinifié 10 hl de blanc et 10 hl de rosé. Celui-ci est issu de vignes cinquantenaires et d’un mélange de cépages puisqu’on retrouve grenache, cinsault, picpoul noir, syrah et même quelques pieds de clairette blanche, clairette rose et bourboulenc. »

Pendant ce temps, à l’abri des regards, le vigneron a lancé la vinification en barrique d’un jus 100% clairette qui sera intégré à son premier vin blanc. Comme il ne faisait il y a presque vingt ans, il veut aussi tenter des expériences avec des micro-cuvées de terroir. « Je veux réaliser une cuvée qui les assemblera et qui constituera un hommage à Aimé Raoux, mon arrière-arrière-grand-père, qui a été le premier vigneron de la famille. »

Domaine Jocelyn Raoux, à Lirac. Tel. 06 19 15 42 72.