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Vins sans sulfites : le discours de la méthode au Château de Bosc

Auteur

Marie-Pierre
Delpeuch

Date

30.07.2021

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Guillaume Renaud, jeune vigneron gardois, affirme avoir trouvé la méthode pour octroyer un long potentiel de garde aux vins sans sulfites. Info ou enfumage de soufre ?

Il y a un livre au titre curieux et accrocheur : « L’invention des vins sans sulfites de garde par un inconnu, une première œnologique au service de la santé », signé Guillaume Reynaud et Claude, son père (Éditions du Colombier), propriétaires du château de Bosc, situé à Domazan, dans le Gard. L’introduction de Jean-Philippe Trollet, consacré meilleur œnologue du monde en 2009 et vinificateur du château ouvre le champ des possibles. La méthode du jeune vigneron serait à l’opposé des standards de l’œnologie moderne. Ses vins et plus particulièrement sa cuvée « Artemis », se garderaient aussi longtemps que les vins avec sulfites. Dont acte.

L’ouvrage déroule la vie du jeune homme, études viti-œno, stage à Tavel, premier virage avec le passage en bio et les irritations respiratoires provoquées par les sulfites. Page à page, nous voyons éclore sa démarche, ses expériences, sa première cuvée. Jusqu’au grand virage en 2015 de la vinification totale de la cave sans soufre ajouté. S’en suit, quelques chapitres sur les vins dans l’histoire, de la romanité jusqu’à la renaissance du bio.

Lecteurs, vous deviendrez incollable sur les formules chimiques du SO2, de son incidence sur votre santé et sur le vin, de la charte des vins « nature » et de leur image, des recherches en la matière et des (bonnes) analyses de ses cuvées par un laboratoire agréé…
Vous en saurez beaucoup mais vous ne saurez rien de la dite méthode. La formule « peut s’appliquer partout » mais elle est top secret. Pourquoi ne pas la faire breveter ? Inimaginable, Guillaume Reynaud n’aurait plus le contrôle. Seul un dépôt sous enveloppe solo a été déposé à l’INPI.

Alors info ou intox ? Terre de Vins a dégusté la fameuse cuvée Artémis sur les millésime 2020 et 2013. La première (11,50€) est toute en majesté sur la syrah, expressive en groseilles et épices, acidité et tanins se répondant joliment. La seconde (88€), conjugue fruits noirs et pruneaux. Les tanins sont un peu serrés, le grain souple, l’équilibre posé. Aucunes déviances, le vin est net.