[Wine Paris] Le Marmandais joue abouriou gagnant

Si le merlot est toujours le premier cépage de la cave du Marmandais accaparant 40% des surfaces, le cépage autochtone abouriou gagne du terrain. Aisément reconnaissable à son feuillage rougissant à l’automne, il émaille le paysage de l’appellation Côtes-du-Marmandais qui s’étire le long de la Garonne.

Bien qu’elle compte deux fois moins de vignerons qu’au début du XXIe siècle, la coopérative représente toujours près de 95% de l’appellation, aujourd’hui aux côtés d’une dizaine de caves particulières. Tout est conditionné depuis le début des années 90, les deux tiers restant dans l’Hexagone principalement en Grande Surface. Si aujourd’hui, la Chine est devenu le premier marché de la cave qui y exporte des rouges plutôt boisés avec des habillages sur-mesure, l’Hexagone s’intéresse de plus en plus à ce cépage abouriou à grosses grappes compactes et au nom étrange, typique de l’appellation Côtes-du-Marmandais. Il s’étend désormais sur 150 hectares sur le millier que compte la cave avec une centaine d’adhérents. On le trouve essentiellement en Lot-et-Garonne (quelques hectares en Brulhois et en Vendée) ; il a même relégué au second plan les cabernets, franc et sauvignon et le malbec.

Un conservatoire dédié

Depuis 2004, l’abouriou bénéficie d’un conservatoire dédié. Il y a une quinzaine d’années, il ne restait qu’une quarantaine d’hectares. « Nous avons répertorié les vignes, concentrées rive droite, et replanté une quarantaine d’individus, explique Sébastien Laffargue, viticulteur à l’initiative du conservatoire. Nous avons dégusté les baies, contrôlé les maturités et l’équilibre pour faire une sélection. Nous avons pu constater que l’abouriou était sensible à l’esca mais pas à la sécheresse ni au mildiou ou à l’oïdium. Des essais de vinification à partir des pieds sélectionnés sont prévus en 2022 mais la cave a d’ores et déjà incité à en replanter et aujourd’hui, tous les viticulteurs ont de l’abouriou ». La cave décide de la date de récolte à la parcelle car ce cépage rustique à fort potentiel tannique doit être vendangé à maturité optimum et pas trop extrait. Il entre désormais dans l’assemblage de plusieurs cuvées. « Nous avons un cépage unique et comme les consommateurs cherchent de plus en plus d’appellations méconnues, cela permet de nous faire connaître par ce biais dans le grand ensemble des appellations du Sud-ouest » conclut le directeur Bertrand Chérel. La Cave du Marmandais produit environ 7 millions de bouteilles par an, 80% de rouges, 15% de rosés et 5% de blancs. Elle est engagée dans Vignerons en Développement Durable et HVE.

Les cuvées à base d’abouriou :

Quesaco rosé 2019 : Un rosé à majorité abouriou complété de merlot et cabernet franc. Sur les petits fruits rouges et acidulés. Depuis le millésime 2019, un nouvel habillage street art original avec une étiquette différente pour chaque bouteille. (5,90 €)

Terre d’abouriou rouge 2017 : (bio) Plus de 90% d’abouriou avec du merlot. Epicé et poivré sur les fruits noirs, des notes de garrigue et d’eucalyptus sur des tanins enrobés. Avec sur l’étiquette, la feuille rouge caractéristique du cépage en automne. (7 €)

Nos Cinq Sens 2018 : le premier millesime de cette cuvée à dominante merlot associé à l’abouriou, au cabernet franc, cabernet sauvignon et malbec. Un assemblage de parcelles des deux rives de la Garonne. Des fruits rouges, du poivre blanc, des épices, sur une lègere sucrosie et un boisé discret (8,50€)

Rendez-vous Abouriou 2017 : Deux-tiers d’abouriou complété de merlot, cabernet franc, malbec et cabernet sauvignon, épicé et poivré sur des fruits noirs, des poivrons bien mûrs, des notes grillées et torréfiées et quelques tanins enrobés. (5,95 €)

Confidentiel 2017 : Assemblage de 60% d’abouriou avec du merlot et une pointe de malbec. 10 a 12 mois d’élevage en fûts (à 50% neufs). Des arômes de pain grillé et torréfiés et des fruits noirs sur des tanins puissants à attendre. (10,50 €)

Stand 4 E141-2